Le lundi 16 juin 2025 à Rabat, ont débuté les travaux de l’atelier régional sur le « suivi, la saisie et la confiscation des avoirs criminels », organisé à l’hôtel Sofitel – Jardins des Roses, avec la participation de responsables judiciaires et de représentants d’institutions nationales et internationales impliquées dans la lutte contre la criminalité financière.
Dans son discours d’ouverture, le procureur général du roi près la Cour de cassation, président du ministère public, a souligné l’importance croissante du suivi et du gel des avoirs illégaux, qualifiant cela de « pilier essentiel » dans la lutte contre les crimes financiers, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ainsi que la lutte contre la corruption.
Le responsable judiciaire a précisé que la criminalité organisée transnationale ne prend plus des formes traditionnelles, mais investit dans l’économie légale, menaçant ainsi la stabilité financière et sociale, à une époque où les revenus annuels du blanchiment d’argent dépassent les 2 trillions de dollars, selon des estimations du Fonds monétaire international.
Dans ce contexte, le procureur général a affirmé que la politique criminelle au Maroc adopte une approche continue et durable conforme aux normes internationales. Il a indiqué que cette orientation a permis à la royaume de sortir de la liste des mesures renforcées en 2023, après avoir complété les recommandations, notamment la recommandation n° 38 liée à l’assistance juridique mutuelle, où la présidence du ministère public a émis des circulaires incitant à l’exécution immédiate des demandes de saisie et de confiscation en coordination avec les autorités étrangères.
À cet égard, le président du ministère public a déclaré que le gel, la saisie et la restitution des avoirs ne sont plus simplement des procédures judiciaires, mais sont devenus un outil stratégique pour priver les criminels de leurs revenus, indemniser les victimes et restituer les fonds détournés au Trésor public, soulignant le rôle de la coopération internationale dans le renforcement de l’efficacité des investigations financières, notamment face à l’utilisation des cryptomonnaies et des technologies numériques pour dissimuler les produits criminels.
Il a mentionné l’engagement du Maroc dans plusieurs initiatives internationales, comme le projet de création du réseau « MENA ARIN » pour la restitution des avoirs dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient, et la contribution au lancement du forum africain des praticiens dans ce domaine, en plus de la collaboration avec l’organisation « Interpol » dans le cadre d’un projet de bulletin argent pour le suivi des fonds criminels.
Sur le plan national, le procureur général a confirmé la continuité des parquets à lutter contre les crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, à travers l’activation des enquêtes financières, la coordination entre les autorités compétentes, l’accélération du traitement des dossiers et le renforcement de la coopération internationale.
Il a conclu son discours en appelant les participants à approfondir le débat sur les mécanismes d’amélioration des performances des organes d’application de la loi dans le suivi et la confiscation des avoirs, espérant renforcer le travail collaboratif et l’échange d’expériences au sein du réseau « MENA ARIN », pour faire face aux nouveaux défis dans le domaine de la lutte contre la criminalité financière transnationale.