Je suis, et Elias Amari, et Gérando… Fin d’un mensonge !
Depuis que j’ai commencé à raconter l’histoire telle qu’elle a été vécue par les honnêtes gens de ce pays, l’histoire du rat qui ronge le mur de l’intérieur, lorsque j’ai décidé d’ouvrir les dossiers d’Elias Amari et de lever le voile sur certaines de ses secrets, en m’appuyant sur des fuites du docteur Mustafa Aziz, des avertissements m’ont fusé comme des alertes avant la tempête. Appels, messages, murmures d’amis et de connaissances, tous répétaient à mes oreilles : « Méfie-toi du rat… attention au parrain. »
Les appels, messages et murmures s’accumulaient, tous sur le même ton : « Prends garde… n’approche pas du parrain. »
C’est lui qui a façonné lui-même son surnom—le rat. C’est lui qui s’est vendu comme un parrain, enveloppé de mystère, puis s’est assis à observer comment les idiots gobent l’hameçon du prestige. Combien d’amis sont devenus des suiveurs, combien de militants ont été transformés en marionnettes par l’illusion d’un politicien flou, convaincu qu’il était au-dessus de tout contrôle, au-dessus de toute critique, au-dessus de la voix de la nation.
Mais depuis quand un « parrain » se cache-t-il derrière des titres ? Depuis quand le mystère est-il un passeport pour une sainteté intouchable ?
La vérité est simple :
Elias n’était qu’un projet de jeu dans l’ombre, un homme plus habile à creuser dans le secret qu’à construire au grand jour. La scène politique et nationale l’a rejeté lorsqu’il a été révélé qu’il maîtrisait l’art de dessiner des narrations de dénigrement dirigées contre les symboles de la patrie et ses responsables, naturellement dans l’ombre, et par l’intermédiaire de traîtres qui ont abandonné leur peau nationale pour se emplir les poches tout en insultant la foi.
Il vendait la validation des élections comme un marchand de dates sur un marché poussiéreux, avant d’être rejeté par ceux qui l’entouraient comme on jette un noyau amer. Quant à l’aura qu’il s’est forgée, elle est l’œuvre de sa propre fabrication : des titres comme « rat » et « parrain », et une légende d’homme invincible, alimentée par ceux qui l’ont cru, ou qui l’ont utilisé, ou qui avaient peur de sa réaction.
Je n’oublierai sans doute jamais une scène absurde gravée dans ma mémoire—le jour où Elias était assis dans un bar, incitant un journaliste contre un responsable national, pensant qu’une poignée de dirhams suffirait pour acheter une plume.
Et lorsque le noble journaliste décédé Jamal Barawi l’a surpris, voulant rattraper la situation, il a sorti de sa poche deux mille dirhams alors que l’addition ne s’élevait qu’à deux cents dirhams, non par générosité, mais par panique.
C’est ainsi que se mènent les petites guerres… avec fragilité.
Quant à Gérando, c’est un chapitre futile d’une mauvaise histoire. Une voix creuse, qui n’exprime que la déception d’un homme qui a tourné le dos à sa mère avant de tourner le dos à son pays.
Il a été utilisé comme une marionnette numérique, puis a cru au rôle, se mettant à brailler dans toutes les directions, pensant effrayer ceux qui sont dans les montagnes.
Mais moi, en écrivant, je ne crains ni les aboiements des rongeurs, ni le venin des parrains.
S’ils me voient comme un « rat », qu’ils sachent que je suis une lionne des montagnes de l’Atlas, qui ne plie pas face aux tempêtes, et ne vend pas ses principes à vil prix.
Je suis la fille de la marche, élevée avec l’idée que la dignité ne se mesure pas au nombre de menaces, mais par ta capacité à dire la vérité quand les autres se taisent.
Je viens de ce pays, et j’écris à son sujet, non pas parce que je cherche un conflit, mais parce que je crois que la patrie ne peut être protégée que par des voix qui ne s’achètent pas.
J’ai écrit pour une dignité que je souhaite pour mes enfants, que je refuse de voir gaspillée lors de ventes aux enchères ou réduite à de fausses images d’un homme auquel l’histoire a tourné le dos avant que sa voix ne s’éteigne.