La cour de Kénitra condamne un accusé à 16 ans de prison pour gestion d’un réseau de marketing pyramidal et d’un projet immobilier fictif.

La cour de Kénitra condamne un accusé à 16 ans de prison pour gestion d’un réseau de marketing pyramidal et d’un projet immobilier fictif.

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La cour de première instance de Kénitra a rendu son verdict dans l’un des dossiers les plus controversés de la ville, en condamnant hier soir le principal accusé dans l’affaire d’« investissement fictif » qui a piégé des dizaines de victimes.

La juge Naïma Azdiq a condamné l’accusé à dix ans de prison ferme et à une amende de 100 000 dirhams dans le premier dossier, et à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 5 000 dirhams dans un second dossier lié à la même affaire. Le total des peines s’élève à 16 ans d’emprisonnement, sans compter d’autres dossiers qui sont encore en cours d’instruction.

Les enquêtes ont révélé que l’accusé a convaincu ses victimes d’investir dans deux projets, l’un étant une société de marketing de réseau, et l’autre un projet immobilier fictif nommé « Prestigia », leur promettant des appartements avec vue sur la mer à des prix compétitifs et de grandes rendements en échange de contributions monétaires directes.

Cependant, la vérité sur ces projets est rapidement apparue lorsque les victimes ont commencé à réclamer le remboursement de leur argent, ce qui a conduit à une explosion de colère et de mécontentement. L’accusé a été arrêté après la réception de dizaines de plaintes de résidents de Kénitra, et a été présenté devant la justice dans plusieurs dossiers, dont certains sont encore en cours d’investigation.

Les victimes, principalement issues de couches vulnérables, ont perdu toutes leurs économies. Parmi elles figurent des veuves, des vendeurs ambulants et des individus ayant emprunté des fonds dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie, mais se retrouvant face à une réalité difficile. Une des veuves, atteinte de cancer, n’a pu retenir ses larmes après le jugement, déclarant qu’elle avait perdu ce qu’elle considérait comme l’espoir de son fils unique de sortir de la pauvreté.

D’autres ont exigé la révélation des autres complices impliqués dans ce projet qu’ils qualifient d’« organisé et frauduleux », ainsi que la traçabilité des fonds collectés. Une grande attente règne parmi les victimes concernant le sort des autres dossiers, avec des appels au retour des droits et à la sanction de tous ceux impliqués dans ce réseau.

De nombreuses villes marocaines témoignent d’une montée inquiétante des entreprises fictives et du marketing de réseau, se camouflant derrière des slogans d’investissement rapide et de profits garantis. Ces entités opèrent souvent en dehors de tout cadre légal clair et ciblent un large éventail de jeunes, de chômeurs et de ménagères, exploitées par leurs ambitions d’amélioration financière. Ces sociétés s’appuient sur des plans d’affiliation basés sur le recrutement de nouveaux participants en échange de commissions, et non sur la vente de véritables services, ce qui les transforme pratiquement en modèles de fraude déguisée. En l’absence d’une surveillance financière stricte et d’un suivi judiciaire efficace, ces activités continuent à faire de nouvelles victimes, qui se retrouvent à débourser d’importantes sommes d’argent sans obtenir de retour tangible. Des rapports des droits humains ont recensé des dizaines de cas n’ayant pas pu récupérer leur argent, en raison d’un vide juridique et de retards dans la répression des auteurs.

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