Entre l’ambition de valider rapidement leur qualification et la crainte de tomber dans le piège des calculs, les grandes équipes européennes se préparent pour un tour décisif des qualifications à la Coupe du Monde 2026, qui se déroulera pour la première fois sur le sol de trois pays : les États-Unis, le Canada et le Mexique. Alors que la France, l’Espagne et le Portugal semblent sur le point de se qualifier directement, l’équipe d’Italie fait face à une situation complexe, son destin n’étant plus entre ses mains.
L’équipe française, connue sous le nom de « les Bleus », aborde son match contre l’Ukraine à Paris avec la confiance du vice-champion du monde, visant à sécuriser sa place sans attendre la dernière journée. Les hommes de Didier Deschamps mènent leur groupe avec 10 points et espèrent une nouvelle victoire pour dissiper tout doute, d’autant plus que leur match final contre l’Azerbaïdjan sera moins stressant en cas de succès.
Le retour de N’Golo Kanté dans l’équipe, après une longue absence, constitue un véritable atout moral, malgré l’absence d’Ousmane Dembélé pour cause de blessure. Deschamps mise sur la cohésion du groupe et l’expérience du capitaine Kylian Mbappé pour prouver que leur deuxième place à la Coupe du Monde au Qatar n’était pas un accident, mais le reflet d’une école de football capable de gagner dans les moments difficiles.
De son côté, l’Espagne semble être l’équipe la plus stable en termes de performances et de résultats. Le champion d’Europe en titre occupe la première place de son groupe avec un score parfait (12 points en quatre matchs) et un match nul contre la Géorgie à Tbilissi serait suffisant pour assurer leur qualification officielle.
L’absence de Lamine Yamal, le jeune prodige de 18 ans du FC Barcelone, pourrait perturber les plans de l’entraîneur De la Fuente, mais « La Roja » dispose de remplaçants capables de maintenir un niveau élevé grâce à l’harmonie entre les joueurs du milieu de terrain et de l’attaque. La fédération espagnole insiste sur la priorité à accorder à la sécurité du jeune joueur, témoignage d’une nouvelle approche qui équilibre ambition sportive et bien-être humain.
Quant au Portugal, il avance avec assurance sous la conduite de l’entraîneur espagnol Roberto Martínez, en quête de valider sa qualification face à l’Irlande à Dublin. Une nouvelle victoire leur garantirait un billet sans attendre la dernière journée, permettant à Cristiano Ronaldo, âgé de 40 ans, de continuer à écrire de nouvelles pages de sa carrière internationale légendaire.
Ronaldo reste un leader et un modèle, non seulement pour ses cinq buts lors des qualifications, mais aussi pour sa présence et son influence au sein du vestiaire. En revanche, la défenseur Nuno Mendes étant blessé, Martínez devra procéder à des ajustements tactiques sur le flanc gauche, mais l’équipe portugaise a déjà démontré lors des précédents tours une flexibilité suffisante pour compenser toute absence.
La situation est plus tendue pour l’Italie, qui a besoin des résultats des autres autant que d’une victoire. L’équipe se trouve à la deuxième place de son groupe, derrière la Norvège, avec un écart de trois points. Malgré la persistance des chances, la marge d’erreur est devenue extrêmement étroite.
L’entraîneur Gennaro Gattuso a demandé à ses joueurs le maximum d’engagement lors des deux derniers matchs contre la Moldavie puis la Norvège au San Siro. Bien que des améliorations aient été notées depuis sa prise de poste, la pression psychologique résultant de deux absences consécutives au Mondial pèse toujours sur l’équipe et ses supporters. Désormais, la balle est dans le camp des « azzurri » : soit une réaction qui rétablisse leur gloire, soit une rechute qui aggravera les blessures du football italien.
Dans d’autres groupes, la Suisse, les Pays-Bas, l’Autriche, la Belgique et la Croatie semblent proches de la qualification, tandis que l’Allemagne, championne du monde 2014, attend de confirmer son retour à travers des matchs contre le Luxembourg et la Slovaquie. Ce tour promet des surprises, mais il dessinera également les contours de la carte européenne pour la Coupe du Monde 2026.
D’un point de vue marocain, il est inévitable de faire le parallèle entre la rigueur des équipes européennes en matière de préparation et de planification, et le bond qualitatif que connaît l’équipe marocaine après l’exploit de la Coupe du Monde 2022. Alors que l’Europe cherche à renouveler ses structures et le sang de ses équipes, le Maroc s’engage aujourd’hui dans un projet sportif national complet, axé sur la formation des générations futures et la pérennité. Le paysage continental et mondial confirme que le football n’est plus simplement une compétition instantanée, mais une stratégie d’État, et celui qui détient la vision et les infrastructures est celui qui se qualifie avant le coup de sifflet final.
