Communauté d’Afrique de l’Est : l’intégration fait son chemin

Communauté d’Afrique de l’Est : l’intégration fait son chemin

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Abdelouahed LABRIM

Les efforts visant l’intégration de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) font lentement leur chemin et commencent à se faire sentir en gagnant du terrain malgré les vents contraires historiques.

Les querelles politiques qui menaçaient les perspectives des efforts d’intégration font presque partie de la vieille histoire après le réengagement de plusieurs pays du bloc régional comme la Tanzanie en faveur de l’initiative. À la suite de relations commerciales difficiles entre les États partenaires de la CAE, comme en témoigne l’introduction de politiques commerciales de plus en plus protectionnistes par les gouvernements de la région, les signes d’une évolution positive vers un bloc commercial commencent à devenir plus palpables.

En effet, une coopération accrue entre les gouvernements des États membres sur le développement des infrastructures régionales promet que les rêves d’une région pleinement intégrée sont réalisables. Le projet de gazoduc Kenya-Tanzanie, la réhabilitation du chemin de fer Kenya-Ouganda et les progrès positifs en ce qui concerne l’oléoduc Tanzanie-Ouganda devraient tous stimuler les efforts d’intégration régionale à long terme.

Un certain nombre de défis se sont présentés au fil des ans empêchant la CAE de réaliser son potentiel commercial. Il s’agit notamment de politiques commerciales protectionnistes malavisées qui visaient à protéger les industries nationales contre les menaces concurrentielles perçues, les barrières tarifaires et non tarifaires et les menaces accrues de la double imposition.

Compte tenu de ce qui précède, une série de mesures politiques ont été envisagées et mises en œuvre en vue de revitaliser les échanges intra-CAE. Il s’agit notamment de mettre l’accent sur l’amélioration et la modernisation des liaisons d’infrastructure, la suppression des barrières non tarifaires et l’élimination de la double imposition.

Selon des économistes et des observateurs, la libre circulation des personnes au sein de la région est la clé de la réalisation d’une communauté commerciale pleinement intégrée. Cela permettra non seulement le transfert de compétences au sein de la région, ainsi que l’efficacité industrielle et le savoir-faire technique, mais renforcera également la collaboration intra-CAE.

Ils ont aussi souligné la nécessité pour les pays du bloc de consolider les projets visant à garantir la disponibilité de liaisons d’infrastructure solides pour permettre la circulation fluide des personnes, des biens et des services dans la région.

Depuis des années, plusieurs voix se sont élevées appelant à bannir les obstacles non tarifaires (ONT) existants, qui ont pour conséquence de réduire les efforts d’intégration en cherchant à protéger les industries nationales des forces concurrentielles extérieures perçues comme « injustes ».

Les chefs d’Etat de la CAE avaient aussi réaffirmé, lors de leur dernier sommet, leur engagement en faveur d’un bloc intégré en demandant à leurs exécutifs respectifs de ne ménager aucun effort pour garantir la poursuite du processus d’intégration à travers la mise en place de mécanismes efficaces visant à soutenir la libre circulation des personnes et des marchandises, et la rationalisation des contrôles et des processus douaniers aux frontières.

La CAE est une communauté économique régionale initialement fondée en 1967, dissoute dix ans plus tard puis véritablement recréée en 2001. Elle est constituée actuellement de 6 pays membres : le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et le Soudan du Sud. Ses compétences vont de l’intégration financière et monétaire (création d’une union monétaire le 30 novembre 2013) au maintien de la paix, en passant par le respect de la bonne gouvernance.

(MAP)

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