2021 sera une année électorale par excellence. Elle sera, en fait, marquée par le renouvellement de l’ensemble des institutions représentatives nationales et professionnelles.
Ces échéances concerneront les conseils communaux, les conseils provinciaux, les conseils régionaux, les chambres professionnelles, les élections des représentants des salariés et les deux chambres parlementaires.
Autant dire tout ! C’est d’ailleurs dans cette perspective, méthodologie de concertation oblige, que le ministre de l’Intérieur a tenu, mercredi 8 juillet, une réunion avec les chefs des partis politiques représentés au parlement.
Le compte à rebours est ainsi déclenché, bien que les acteurs politiques aient bien entamé leurs tours de chauffes auparavant. En effet, au cours des dernières semaines, l’on avait assisté à un ballet de rencontres entre les leaders des formations de l’opposition. A l’ordre du jour ? Ils se sont « appesantis », pour reprendre la terminologie d’usage, sur la situation politique du pays et les perspectives des échéances électorales à venir.
L’objectif étant d’essayer, un tant soit peu, d’accorder leurs violons quant aux dispositifs devant encadrer lesdites échéances. On n’en saura plus ! D’ailleurs, les communiqués mis en circulation à l’issue de ces réunions brillent, comme d’habitude, par un discours généraliste qui fait office d’un « faire part », sans entrer dans les détails. Ces derniers pouvant être l’objet de toutes les interprétations et autres lectures. Dans les rangs de la majorité, rien ne filtre. Rien de surprenant à partir du moment où l’on sait que ce n’est pas l’harmonie qui règne entre ses composantes.
En revanche, les « préparatifs » aux échéances de 2021 n’ont pas attendu ces « rendez-vous officiels », puisque les passes d’armes entre les différents acteurs ne se font pas prier pour s’étaler sur la place publique, par prises de becs interposés, voire d’insultes pour « unique programme ». Les citoyens, campant le rôle de spectateurs, pas aussi passifs que l’on peut croire, suivent et s’interrogent quant aux menus que ces acteurs cuisinent. Pour la simple raison qu’ils ne savent ni les recettes ni la nature des plats qui seront proposés. Du coup, il ne faut pas s’étonner qu’ils s’en détournent.
Ce qui pose une problématique de taille quant au modèle de communication, s’il existe, adopté par les formations politiques. Par manque de visibilité, les citoyens dans leur ensemble, l’électorat en particulier, risque d’avoir l’impression que ces partis, qui vont se lancer dans la course aux voix, manquent de vision. Or, un parti sans vision est un parti sans raison d’être.
Il s’agit, à ce niveau, de l’une des premières épreuves à réussir : convaincre les citoyens que ces formations ont des réponses, pragmatiques, à leurs attentes. Et cela passe, à n’en point douter, par la nature d’une offre programmatique claire. C’est d’autant plus urgent que la situation, compte tenu de la crise, est des plus délicates, notamment, sur les plans économique et social. Ceux qui prétendent aux fauteuils de la représentativité ne doivent plus se comporter avec le public en ne le considérant qu’en tant qu’un réservoir des voix. Il faut montrer la voie et décliner les moyens de relever les défis présents et à venir !
Par Gadi Abdelhadi