Par – Al Mustapha SGUENFLE
C’est dans une déclaration à la MAP, que la première ONG amazighe au Maroc vient de declarer le renouvelement de ses structures dirigeantes et revendique sa place d’acteur pionnier en la matière.
L’actuel président M. Meniari a fait valoir, dans le communiqué, qu’un nouveau bureau national a été élu en octobre 2020 à Rabat, réunissant dans ses rangs de jeunes cadres mais aussi certaines des figures emblématiques de l’association.
Il est à rappeler que L’AMORCE est la première ONG amazighe marocaine de recherche et d’échange culturel (AMREC) qui s’estdistinguée, depuis le début, dans la promotion d’une identité nationale fondée sur le pluralisme.
Ayant vu le jour à l’initiative de feu Brahim Akhiate, ténor du mouvement culturel amazigh marocain, la structure avait réussi à fédérer des jeunes qui allaient devenir les symboles de la promotion des droits linguistiques et culturels amazighs au Royaume, à citer, l’actuel recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous, l’historien feu Ali Sadki Azaykou, et le linguiste Abdellah Bounfour.
Ayant œuvré dans plusieurs chantiers, l’AMREC a été l’initiatrice de l’une des expériences les plus remarquables de la musique amazighe moderne, à savoir le groupe Ousmane (“Éclairs” en amazigh), qui a vu le jour en 1974 grâce à l’engagement de feu Brahim Akhiate.
Selon le même communiqué, l’arrivée de l’AMREC a ainsi contribué à poser les jalons de la promotion de la diversité culturelle au Maroc, balisant la voie à l’apparition, dès les années 1970, d’autres associations œuvrant en matière de défense des droits culturels et linguistiques amazighs.
Et bien que l’association a connu un passage à vide que M. Meniari impute à des contraintes d’ordre organisationnel dont le retrait de son président fondateur, feu Brahim Akhiate, suite au malaise de santé qui l’a contraint de se retirer de la scène depuis 2010, l’AMREC a su maintenir sa présence lors des rendez-vous importants pour le mouvement amazigh, notamment à la faveur de l’implication de plusieurs de ses cadres.
Sous la nouvelle direction, l’Amorce, définit sa nouvelle feuille de route qui va se focaliser sur le plaidoyer pour une meilleure mise en œuvre par les départements gouvernementaux et établissements publics des dispositions de la loi organique n° 26-16 fixant les étapes de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et les modalités de son intégration dans l’enseignement et les différents secteurs prioritaires de la vie publique.
L’AMREC qui a donc su maintenir le cap contre vents et marées en faisant preuve d’une flexibilité à toute épreuve a su confirmer, au fil des années, son statut d’acteur incontournable et influent sur la scène culturelle amazighe au Maroc et compte bien le rester!