« Mes décisions sont dans le respect total de l’article 80 de la Constitution (…) je ne suis pas un putschiste », a souligné, ce lundi 26 juillet, le président tunisien, Kaïs Saïed, en marge d’une réunion avec des représentants des six organisations nationales phares du pays.
En effet, au lendemain de ses décisions de renvoyer le chef de gouvernement, le gel des activités du parlement et la levée de l’immunité des députés, K. Saïed a convoqué les chefs et secretirtaires généraux de l’Union générale tunisienne du travail, l’Union tunisien de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, de l’Ordre des avocats, de l’Union des agriculteurs, de l’Union nationale de la femme ainsi que la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, indique-t-on auprès de la présidence tunisienne.
Explications…
Le locataire du Palais de Carthage, qui ne cesse de rappeler que sa décision se base sur l’article 80 de la Constitution, a affirmé, à cette occasion, qu’il n’a fait qu’assumer sa responsabilité de leader. Et de marteler: « Celui qui considère ceci comme un coup d’Etat qu’il révise bien ses leçons en droit (…) nous ne sommes pas des putschistes, mais jamais laisser l’Etat à la portée des anarchistes ».
Exprimant son regret que certaines voix evoquent qu’il s’agirait d’un « coup d’Etat », le chef de l’Etat tunisien a repondu, sous la forme de l’interrogation: « Je ne sais pas dans quelle faculté de droit ou de sciences politiques ces gens ont décroché leurs diplômes et comment un coup d’Etat pourrait-il être valable avec pour appui et pour référence la Constitution du pays ».
« L’Etat existe encore et le non respect des droits, des libertés ou encore l’atteinte au droit d’égalité entre les citoyens ne seront jamais tolérés », a-t-il relevé
Kaïs Saïed a tenu, par la même occasion, à rassurer ses concitoyens que les institutions de l’Etat « poursuivront leur travail d’une façon ordinaire (…) Nous n’appelons pas à l’anarchie, mais toute la question implique l’organisation provisoire des pouvoirs courants de l’Etat dans l’attente du passage de cette période critique ».
Par ailleurs, le président Saïed n’a pas manqué l’opportunité pour s’adresser aux opérateurs économiques en les rassurant qu’il n’a aucun problème avec eux.
Toile de fond…
Pour rappel, dimanche dernier en soirée, le jour de la célébration de la proclamation de la République, le président tunisien, lors d’une réunion d’urgence tenue avec les hauts responsables de l’armée et de l’appareil sécuritaire, et sur fond de l’exacerbation de la situation sanitaire, économique, sociale et politique, a décidé le gel de l’action parlementaire, le limogeage de Hichem Mechichi, le renvoi de certains ministres…Et ce n’est pas fini.
Si en interne, les opinions divergent quant à l’appréciation de ces décisions entre « soutien » et « rejet catégorique » notamment du parti islamiste Ennahda, à l’étranger les différentes capitales disent suivre de très près l’évolution de la situation tout en appelant à éviter tout ce qui serait de nature à pousser à la compliquer.