Je dis ça, je dis rien, mais il semble qu’il y ait une volonté acharnée de maintenir la coupure avec les tribunaux, même lorsque des efforts sont faits pour rétablir le dialogue. Ce matin, au cœur d’une salle d’audience, des avocats ont attaqué leurs confrères, filmant et intimidant ceux qui exercent leur profession dans le respect des principes de la justice. Une scène déplorable où la violence, verbale et psychologique, a pris le pas sur la mission sacrée de défendre le droit.
Ce qui est encore plus frappant dans cette affaire, c’est que ces actes de brutalité surviennent alors même que le ministre de la Justice, vendredi dernier, a pris l’initiative de rencontrer les bâtonniers pour engager un dialogue constructif sur les projets de lois qui opposent la profession au ministère. Une réunion officielle, une occasion rare de renouer les fils du débat, de trouver un terrain d’entente. Mais, malgré cette ouverture, certains continuent de cultiver la division et de maintenir leur position de blocage. Ils préfèrent, semble-t-il, nourrir la fracture plutôt que d’explorer les voies de la réconciliation.
Les attaques contre leurs confrères, loin de n’être qu’une simple manifestation de mécontentement, révèlent un rejet profond du processus de dialogue qui a pourtant commencé. Ce groupe d’avocats refuse à tout prix de mettre fin à la coupure avec les institutions judiciaires, y compris avec le ministère de la Justice, qui a pourtant tendu la main pour trouver une solution aux différends liés aux projets de loi. En persistant dans cette démarche d’isolement, ils ne font qu’aggraver la crise et nuire à la profession dans son ensemble, tout en alimentant la méfiance envers les réformes en cours.
Ce matin, la justice marocaine s’est vue défigurée non pas par des acteurs extérieurs, mais par des membres de la profession elle-même, qui ont laissé leurs frustrations s’exprimer par la violence plutôt que par le dialogue. La question qui se pose aujourd’hui est donc la suivante : nos tribunaux doivent-ils continuer à subir les conséquences de cette fracture, alimentée par ceux-là mêmes qui devraient en être les piliers ?
La situation est d’autant plus préoccupante que ces actes de violence interviennent à un moment crucial, où l’on croyait que le dialogue pouvait commencer à apaiser les tensions. Mais à en croire certains, il est plus facile de couper les ponts que de tendre la main. Cela fait naître une inquiétude légitime : la profession d’avocat, qui devrait être le socle de la défense des droits et des libertés, se trouve-t-elle en train de se décomposer sous la pression d’une radicalisation interne ?
Je dis ça, mais la réalité est là : tant que ces pratiques d’intimidation et d’agression persisteront, elles fragiliseront inévitablement l’équilibre de notre justice. L’urgence est désormais de remettre la profession sur ses rails, d’insister sur l’importance du dialogue, et de garantir que ces dérives ne feront pas de la justice un terrain de jeu pour les forces de division. Il est plus que jamais temps d’affirmer que la justice appartient à tous, et qu’il n’y a pas de place pour la violence ou la rupture dans une démocratie.