Par : Bouchra amrani
Dans le contexte politique et économique actuel au Maroc, l’attribution du projet stratégique de dessalement de l’eau à une entreprise appartenant au Chef du gouvernement a suscité une vive controverse. Les avis sont partagés certains dénoncent un conflit d’intérêts évident tandis que d’autres y voient une étape nécessaire pour renforcer le capital national et relever les défis majeurs notamment la crise hydrique. Ce débat met en lumière des enjeux plus profonds liés à l’équilibre des intérêts nationaux à la transparence dans la prise de décision et à l’avenir de l’économie nationale face aux défis de la mondialisation
Un projet au cœur de la crise hydrique
L’importance du projet de dessalement de l’eau est indéniable dans la vision stratégique du Maroc. Le pays est confronté à une rareté croissante de l’eau due aux changements climatiques et à l’augmentation de la population. La réalisation de tels projets exige des entreprises dotées de capacités financières et techniques considérables. La question clé reste donc existait-il des alternatives nationales capables d’assumer cette responsabilité
Malgré les critiques l’enjeu dépasse largement cette seule transaction. Il s’agit de savoir si l’économie nationale est prête à gérer des projets stratégiques de cette envergure sans dépendre excessivement des multinationales étrangères
Entre capital national et transparence
L’argument en faveur de l’implication d’entreprises nationales repose sur une préoccupation légitime éviter de sombrer dans une dépendance accrue envers des acteurs étrangers. Pourtant cet impératif de souveraineté économique ne peut justifier l’absence de communication claire et transparente de la part du gouvernement. Les citoyens marocains attendent des explications franches sur les raisons de ces choix stratégiques qui nécessitent l’adhésion collective à une dynamique de construction nationale
Le Chef du gouvernement en tant que représentant de l’État et chef d’entreprise doit démontrer que cette décision s’inscrit dans une vision plus large visant à renforcer l’économie nationale tout en respectant les principes de bonne gouvernance
Exemples internationaux entre politique et investissement
L’histoire nous offre de nombreux exemples de dirigeants ayant utilisé leurs compétences entrepreneuriales pour servir leur pays. Des figures comme Rafik Hariri au Liban ou Franklin Roosevelt aux États-Unis ont su concilier politique et investissements stratégiques pour stimuler l’économie nationale. Ces exemples montrent que le problème n’est pas tant l’implication d’hommes d’affaires en politique mais plutôt l’absence de transparence et de cadre éthique clair
Dans le cas marocain l’enjeu est de garantir que ce type de projets stratégiques respecte des normes de transparence rigoureuses afin de prévenir tout risque de favoritisme ou d’abus de pouvoir
Des réponses attendues au-delà du conflit d’intérêts
Ce que les Marocains attendent aujourd’hui ce ne sont pas seulement des clarifications sur les accusations de conflit d’intérêts mais une vision cohérente et ambitieuse démontrant que ces projets servent effectivement l’intérêt général. Le Chef du gouvernement en tant que citoyen et leader a le droit d’investir mais il a également le devoir de prouver que ses actions contribuent à renforcer l’économie nationale et à promouvoir la souveraineté du Maroc
l’avenir jugera!
Le débat actuel souligne une question fondamentale l’absence d’un capital national suffisamment compétitif pour rivaliser avec les grandes entreprises internationales. Ce n’est peut-être pas l’attribution de la transaction qui importe le plus mais les résultats concrets qui en découleront. Si ces projets permettent d’améliorer la situation économique et sociale du pays ils serviront de preuve que les décisions prises étaient dans l’intérêt de la nation
En fin de compte l’histoire jugera ces choix. En attendant il revient au gouvernement de renforcer la confiance des citoyens par des actions concrètes basées sur la transparence la responsabilité et l’engagement envers le développement durable du Maroc