Le Maroc vise à exploiter 100 millions de mètres cubes d’eau traitée par an d’ici 2027, dans le cadre d’une politique ambitieuse visant à diversifier les sources d’eau pour répondre à la demande croissante et aux impacts du changement climatique.
Le réemploi des eaux usées traitées est l’une des solutions principales sur lesquelles le Maroc s’appuie pour alléger la pression sur ses ressources en eau traditionnelles. Cette eau traitée est utilisée pour l’arrosage des espaces verts, des terrains de golf, ainsi que dans les secteurs industriels et agricoles. En 2023, le volume d’eau traitée utilisé était d’environ 37 millions de mètres cubes.
Selon la plateforme « Alma Dialna » du ministère de l’Équipement et de l’eau, le Maroc met en œuvre cette orientation en coordination avec divers acteurs concernés, y compris les agences de bassins hydrographiques. Des projets de réutilisation des eaux traitées, en particulier dans le domaine agricole, sont soutenus, avec le lancement de projets pilotes dans les villes de Tiznit et Settat dédiés à l’irrigation agricole. Un soutien financier annuel dépassant 500 millions de dirhams a été alloué pour financer ces initiatives, ainsi que des projets d’assainissement dans les zones rurales.
Malgré ces avancées, le royaume fait face à des défis, tels que la disparité des normes de qualité de l’eau selon le type de cultures, ce qui complique la tâche des petits et moyens agriculteurs. De plus, la contribution des bénéficiaires aux coûts de fonctionnement des stations de traitement constitue l’un des principaux obstacles.
Pour faire face à ces défis, un projet de décret règlementaire est actuellement en cours de révision. Celui-ci vise à uniformiser et à simplifier les normes de qualité de l’eau, garantissant ainsi des conditions de santé et de sécurité pour toutes les cultures. Ce projet a atteint ses dernières étapes et devrait être publié prochainement au bulletin officiel.