Les « bandits du microphone »… le visage hideux du chaos médiatique

Les « bandits du microphone »… le visage hideux du chaos médiatique

- in Société

Dans l’une des scènes les plus embarrassantes de ce salon du livre cette année, le stand du ministère de la Justice s’est transformé en une arène de cris et de bousculades, après qu’un journaliste du site « Achkayen » a attaqué l’équipe du journal « Express TV » alors que la journaliste Najiba Jalal menait un entretien serein avec l’artiste Sana Akroud.

L’attaque a été directe, bruyante et sans aucune justification professionnelle. Le jeune homme a investi l’espace de tournage, a commencé à crier et à proférer des insultes, s’adressant de manière agressive à la directrice de publication du journal « Express TV », en déclarant : « Si tu veux une déclaration exclusive, invite-la dans le studio de ton journal. » L’incident a été enregistré devant les présents, provoquant un choc général.

Cet événement ne peut être considéré comme un fait isolé. Ce qui s’est passé reflète un déclin croissant des normes professionnelles dans certains milieux journalistiques, où l’éthique de la profession fait défaut, remplacée par une logique d’intimidation et de voix forte. Avec chaque silence des parties concernées, ces comportements se répètent et se solidifient.

Dans une déclaration concernant l’incident, Najiba Jalal, directrice de publication d' »Express TV », a affirmé que ce que l’équipe a subi est le résultat direct de campagnes d’incitation antérieures lancées par Hamid El Mahdaoui, contre elle et contre l’institution qu’elle dirige. Elle s’est interrogée : « La présence d’Express TV dans les reportages est-elle devenue une source de désagrément pour certains ? Certaines parties commencent-elles à considérer l’équipe comme des cibles plutôt que comme des collègues de profession ? »

L’incident soulève des questions fondamentales sur la réalité du travail de journaliste. Qui est responsable de la régulation du comportement des correspondants ? Quel est le rôle des directeurs de publication qui sont censés encadrer les journalistes et défendre les normes de la profession ? Pourquoi le syndicat est-il absent dans de telles situations, malgré la gravité des événements ?

L’attaque survenue au stand du ministère de la Justice ne concerne pas une concurrence médiatique, ni un différend professionnel. C’est une agression directe, un comportement qui n’a rien à voir avec le journalisme. Le journalisme ne se pratique pas en criant, ne se dirige pas par le chantage, et ne s’arrache pas par des actions agressives dans des lieux publics.

Malgré tout cela, le journal « Express TV » n’envisage pas de répondre par des cris ou de se retirer. Au contraire, l’institution affirme que sa réponse sera sur le terrain, à travers davantage de reportages, en respectant les normes professionnelles, et en dénonçant de tels comportements qui nuisent à l’ensemble de la profession.

Ce qui s’est passé lors de l’exposition ne doit pas passer inaperçu. C’est un véritable signal d’alarme concernant le niveau de tension et de dérive qui menace la profession. Si les syndicats et les institutions ne s’interviennent pas pour limiter ces pratiques, le journalisme paiera le prix, non seulement en termes d’image, mais aussi dans sa capacité à remplir son rôle.

Loading

You may also like

Le Parti de la justice et du développement annonce l’absence d’un représentant du Hamas à la conférence

À la veille de l’ouverture de son neuvième