Une nuit de grand effondrement : l’enterrement du Parti de la justice et du développement.

Une nuit de grand effondrement : l’enterrement du Parti de la justice et du développement.

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Nuit de l’effondrement : certificat de décès du Parti de la justice et du développement

Ahmed Oussar/

Il n’est pas nécessaire d’analyser en profondeur ce qui s’est passé lors du neuvième congrès du Parti de la justice et du développement : un parti sans boussole, un congrès sans enjeu, des dirigeants sans véritable légitimité. Tout était clair dès le départ : une bataille pour des sièges entre des élites déconnectées de la réalité qui les a pourtant mises en avant. Pas de programme, pas de réflexion critique, pas de nouvelles visions — juste un rassemblement désespéré autour de personnes, comme si le problème avait toujours été de savoir qui dirigeait, et non le chemin perdu que le parti ne parvient pas à retrouver.

Dans la salle du congrès, le spectacle était choquant : les questions essentielles sur les raisons de l’effondrement majeur du parti au cours des deux dernières décennies étaient absentes, tout comme le courage de reconnaître les responsabilités. Au lieu de débattre des programmes de sauvetage politique, le congrès s’est transformé en foire aux fidélités, où les dirigeants étaient sélectionnés selon le même principe que la distribution des butins, non pas dans une logique de reconstruction du projet. Personne n’était vraiment concerné par l’analyse de l’expérience passée, ni par l’élaboration de perspectives d’avenir. Chacun était obsédé par la nécessité de maintenir sa position sur les débris du navire en train de sombrer.

La démocratie, qui aurait dû être l’âme du congrès, s’est réduite à une triste façade : un vote formel, déjà décidé à l’avance, et une bénédiction officielle de ce qui avait été orchestré dans les coulisses. Quel genre de réforme commence par embellir les visages sans toucher aux blessures profondes ? Quel changement peut-il exister qui enterre les questions brûlantes sous des slogans vides ?

Le Parti de la justice et du développement a prouvé hier soir qu’il n’a rien appris de ses échecs ; au contraire, il a renforcé sa conviction que rester sous les projecteurs, à tout prix, est plus important que de reconstruire une confiance qu’il a perdue depuis des années. Ce qui s’est passé n’était pas simplement un moment d’égarement, mais bien le couronnement naturel d’un long parcours de trahison progressive des idées qu’il prétendait défendre.

Après la nuit d’hier, la question n’est plus de savoir quand le Parti de la justice et du développement s’effondrera. La véritable question est : combien de temps faudra-t-il pour enterrer officiellement ce corps politique mort, que certains intéressés continuent à manipuler comme une marionnette en bois usée ?

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