Ben Yahya : Nous travaillons à la création d’une agence nationale pour les enfants ayant besoin de protection.

Ben Yahya : Nous travaillons à la création d’une agence nationale pour les enfants ayant besoin de protection.

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La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, a affirmé aujourd’hui à Salé que malgré les efforts déployés par tous les acteurs concernés par la protection de l’enfance, des défis subsistent qui nécessitent une harmonisation des efforts dans une approche intégrée.

Dans un discours d’ouverture d’une rencontre nationale sur le thème « Protection de l’enfance : mise en œuvre territoriale et qualité des services de proximité », organisée avec le soutien de l’UNICEF, Ben Yahya a précisé qu’il s’agissait de défis liés à l’intensification des programmes de prévention, à la coordination et à la garantie de la complémentarité pour répondre aux besoins des enfants, ainsi qu’à l’appropriation par les acteurs locaux de leurs rôles et à la mise en œuvre effective des contenus du protocole territorial et de la procédure de protection.

Elle a ajouté que ces défis sont également liés aux ressources humaines et matérielles allouées à la protection de l’enfance, à la promotion du rôle de la société civile, et à l’activation d’un système d’information intégré pour le suivi des enfants dans le cadre de la protection, ainsi qu’aux problèmes actuels liés à la violence contre les enfants, notamment la violence en ligne, et à la production de connaissances sur les questions infantiles.

La ministre a souligné que pour relever les défis auxquels sont confrontées, en particulier, les institutions accueillant des enfants ayant besoin de protection, et en tenant compte du contexte économique et social ainsi que des nouveaux projets sociaux qui ont été lancés, attribuant une place importante à la protection des enfants dans l’exercice de leurs droits, le gouvernement s’emploie à préparer un projet de création d’une « Agence nationale pour les enfants nécessitant une protection », visant à renforcer le cadre institutionnel de la protection de l’enfance au Maroc et à améliorer la gouvernance et la qualité des services de protection destinés aux enfants.

Elle a fait remarquer que cette rencontre nationale vise à donner un nouvel élan à la dynamique territoriale créée par le dispositif intégré de protection de l’enfance au niveau régional, qui vise à renforcer la coordination entre les intervenants, à échanger les bonnes pratiques et les avis sur les moyens et les mécanismes pratiques pour améliorer la qualité des services destinés aux enfants nécessitant une protection, et à atteindre la cohérence et à élever la qualité des services de prévention et de protection de l’enfance.

Elle a considéré que les dispositifs intégrés de protection de l’enfance constituent un système complet de prévention et de protection, visant à renforcer la coordination entre les différents intervenants au niveau local, afin d’atteindre la complémentarité entre les services médicaux, psychologiques, sociaux, éducatifs et ceux liés au suivi, à l’évaluation et à l’accompagnement, en harmonie avec la protection judiciaire.

De son côté, Amina Afroukhi, représentante de la présidence du parquet, a souligné que celui-ci n’a cessé de exhorter, depuis sa création et son indépendance, les parquets à la nécessité de protéger les droits des enfants, leur sécurité et leurs intérêts, ainsi qu’à dresser un diagnostic précis de leur situation pour un accompagnement efficace, en activant le rôle des cellules dédiées à la protection des femmes et des enfants dans toutes les tribunaux du Royaume.

Elle a mis en avant que ces cellules facilitent l’accès de cette catégorie à la protection judiciaire et renforcent les voies de recours, le principal objectif de ce mécanisme étant d’élever le travail judiciaire dans le domaine de l’enfance, de faciliter l’accès des enfants à la justice et d’assurer une justice équitable pour les enfants, ainsi que de fournir un interlocuteur spécialisé dans leurs affaires, en veillant à offrir des services de qualité et à réguler le parcours des affaires des enfants dans les tribunaux.

De son côté, Ghizlane Benjelloun, vice-présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant, a affirmé que la protection de l’enfance n’est pas seulement un engagement légal envers les conventions internationales, mais une question de société qui nécessite une mobilisation globale, une volonté politique et du courage dans la réforme.

Elle a souligné que l’Observatoire national des droits de l’enfant a accumulé, depuis sa création en 1995 sous la présidence effective de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, une expérience unique en tant qu’institution nationale d’accompagnement, référence et influente dans le domaine de la protection de l’enfance, à travers ses multiples missions allant de la surveillance et du suivi, en passant par la coordination et l’encadrement, jusqu’à la défense et la production de connaissances.

La représentante de l’UNICEF au Maroc, Laura Bell, a salué les avancées réalisées par le Maroc dans le domaine de la protection de l’enfance ces dernières années, en particulier la politique publique intégrée de protection de l’enfance, considérant que la force de cette politique réside dans le fait qu’elle constitue un cadre unifié pour toutes les parties concernées.

Elle a ajouté que l’activation des dispositifs intégrés de protection de l’enfance représente une approche stratégique au niveau des régions qui fait de cette protection une réalité quotidienne, soulignant la nécessité de mettre en œuvre ces dispositifs afin que la politique intégrée de protection de l’enfance puisse atteindre ses objectifs.

Elle a également insisté sur l’importance de renforcer la gouvernance territoriale de ces dispositifs et de leur fournir les capacités ainsi que les ressources humaines et financières nécessaires pour fonctionner de manière durable.

Cette rencontre a été marquée par la signature d’un accord de partenariat entre le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille et l’université Ibn Tofail, ainsi que par la signature d’un programme de travail entre le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille et l’UNICEF pour 2026-2027, dans le cadre du renforcement du partenariat et de la coopération dans le domaine de la recherche scientifique et de la production de connaissances dans le domaine social.

Le programme de la rencontre a compris deux séances plénières sur « Les mécanismes de coordination au niveau territorial, défis et perspectives de renforcement » et « Les services de protection de l’enfance au niveau territorial, état des lieux et perspectives d’amélioration ».

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