Comprennent-ils le message d’Öcalan, le Polisario et l’Algérie… et quittent-ils l’illusion de la séparation pour faire face à la réalité politique ?

Comprennent-ils le message d’Öcalan, le Polisario et l’Algérie… et quittent-ils l’illusion de la séparation pour faire face à la réalité politique ?

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هل تفهم البوليساريو والجزائر رسالة أوجلان… وتنزل من وهم الانفصال إلى واقع السياسة؟

Ousar Ahmed/

L’histoire ne se répète pas, mais elle accorde du répit à ceux qui tardent à la lire. C’est ainsi que se dessine la situation actuelle dans le dossier du Sahara marocain, où les transformations s’accélèrent et les contours d’une nouvelle réalité se précisent, tandis que les adversaires du Maroc demeurent prisonniers de discours figés et d’idéologies séparatistes qui ont perdu tout lien avec la réalité.

Il y a quelques semaines, Abdullah Öcalan, le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan, a envoyé depuis sa prison un message politique audacieux qui témoigne d’un sens aigu de la réalité. Il y appelait ses partisans à dissoudre le parti, à déposer les armes et à s’engager dans le processus politique et démocratique sous l’égide de l’État turc. Bien que tardif, ce positionnement reflète une prise de conscience profonde de l’échec du projet séparatiste basé sur des références marxistes et armées, qui n’ont apporté que mort, isolement et marginalisation accrue des Kurdes pendant des décennies.

Ce moment symbolique n’est pas éloigné du contexte maghrébin. À Tindouf, le Front Polisario continue de brandir les mêmes slogans anciens et se nourrit du soutien d’un régime algérien de plus en plus isolé et confus. Mais aujourd’hui, la question est plus pressante : jusqu’à quand peut-on vivre en dehors de l’histoire ?

Le Maroc a tranché son choix depuis des années. Il a proposé l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine comme solution définitive au conflit, non seulement selon le droit international, mais également en termes de réalisme politique, de respect de la diversité et d’assurance de développement. Ce projet a reçu un large soutien international de puissances telles que les États-Unis, l’Espagne, l’Allemagne, la France, ainsi que de nombreux pays arabes et africains. Plus de 30 pays ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla, en affichant de manière tangible et concrète la souveraineté marocaine sur ses provinces sud.

En revanche, le Polisario ne possède plus rien à offrir. Ni vision politique, ni légitimité démocratique, ni discours commercialisable. Ce qui reste, ce ne sont que des slogans rigides et des mouvements militaires isolés, qui ne trouvent aucun écho au-delà des camps fermés. Même à l’intérieur, des voix de colère et de refus émergent face à l’obscurité de l’horizon et l’absence de tout projet réaliste pour améliorer les conditions de vie ou réaliser les aspirations des Sahraouis.

Quant au régime algérien, ses cartes sont désormais à découvert. Son ingérence brutale dans les affaires des pays du Sahel, ses relations ambiguës avec des mouvements armés extrémistes et son obstination à alimenter le séparatisme plutôt qu’à investir dans le voisinage l’ont conduit à une isolation stratégique croissante. Les initiatives africaines l’ont dépassé, et les pays du Sahel lui ont retiré leur confiance. L’Algérie a échoué à devenir un État pivot stable et a choisi de se transformer plutôt en une partie en tension permanente, échappant à ses crises internes par l’escalade régionale.

Dans ce contexte, l’appel d’Öcalan devient une leçon pour ceux qui souhaitent éviter le destin de l’errance. Aucun avenir pour un mouvement séparatiste en dehors de la légitimité internationale et de la souveraineté nationale. La violence n’est plus un moyen légitime ni acceptable. Les États se construisent sur l’unité au sein de la diversité, et non sur des projets de fragmentation et de violence.

La réalité est que le Maroc a remporté la bataille de la patience stratégique, du bon sens politique et de la légitimité internationale. En contrepartie, la légitimité du Polisario s’effrite, entraînant dans son sillage celle du régime algérien. Le moment de vérité approche. Soit ils rejoignent le mouvement des transformations, soit ils restent sur la marge, où aucune voix ne porte et aucune cause ne se gagne.

Les décideurs algériens saisiront-ils ce tournant ? La direction du Polisario aura-t-elle le courage de reculer, comme l’a fait Öcalan, en faveur d’une solution politique qui sauve ce qu’il reste de sa dignité ? Ou bien, l’entêtement les conduira-t-il à davantage de pertes et d’isolement ?
L’histoire évolue. Et ceux qui ne changent pas, sont dépassés par le temps, tandis que le Sahara restera marocain.

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