La ministre de l’Économie et des Finances a annoncé, lundi, le lancement d’un appel d’offres international ouvert pour la conception d’un laboratoire de données complet, comprenant des services de soutien technique, de formation et de transfert de compétences liés à l’exploitation des données et à l’utilisation de l’intelligence artificielle, pour un coût estimé à 6.141.600 dirhams (614 millions de centimes).
Ce projet s’inscrit dans une vision stratégique du ministère visant à tirer parti des vastes possibilités offertes par les données massives et l’intelligence artificielle dans la gestion des affaires financières et économiques, afin d’améliorer la qualité des services offerts aux citoyens et aux entreprises, et de développer des mécanismes de prise de décision.
Depuis plusieurs années, le ministère travaille à la numérisation de ses infrastructures et de ses services, ayant lancé plusieurs plateformes numériques pour rationaliser et faciliter les procédures de collecte des recettes, d’exécution des dépenses, de préparation des budgets, de traitement des réclamations, et de suivi de la performance des institutions publiques, tout en fournissant des données économiques et financières de manière plus transparente.
Cependant, selon le cahier des charges de l’appel d’offres, ces plateformes, bien que efficaces, ne permettent pas une exploitation optimale de la grande quantité de données disponibles. Ainsi, la création d’un laboratoire de données dédié au ministère constitue une étape avancée dans le processus de transformation numérique, visant à valoriser les données disponibles, tant structurelles que non structurelles, et à les utiliser grâce à des techniques d’intelligence artificielle et de modèles d’apprentissage automatique.
Le projet comprend des services intégrés, allant de la conception de l’architecture technique et fonctionnelle du laboratoire de données futur, à l’identification et à la documentation d’environ 20 cas d’utilisation des données, dont trois seront mises en œuvre comme prototypes, l’une d’elles utilisant l’intelligence artificielle, ainsi que l’élaboration d’une feuille de route détaillée pour la mise en œuvre et le fonctionnement du laboratoire, avec une définition du budget et des priorités, ainsi que l’établissement de mécanismes de gouvernance des données et d’une structure organisationnelle claire pour le laboratoire, en plus de la définition des compétences humaines et techniques requises et du développement des capacités internes du ministère par le biais de formations et d’un accompagnement technique.
Dans ce contexte, le « laboratoire de données » désigne un écosystème intégré permettant d’expérimenter, d’analyser et de valoriser tous types de données, en vue de soutenir les décideurs et d’obtenir le meilleur usage possible des informations disponibles au sein du ministère. Le ministère a précisé, à travers les documents de l’appel d’offres, que la création de ce laboratoire vise à atteindre plusieurs résultats clés, dont l’amélioration de la prise de décision par la collecte et l’analyse des données en temps réel et de multiples sources, et un rapprochement des besoins des acteurs économiques et des citoyens, en comprenant leurs comportements et leurs attentes, tout en renforçant la capacité de prévision et de réponse rapide aux problèmes et aux déséquilibres potentiels.
De plus, il s’agit d’améliorer l’utilisation des ressources publiques grâce à une allocation plus précise et efficace, d’évaluer les politiques publiques de manière plus efficace grâce à l’analyse des données et des informations de terrain, d’atteindre une plus grande transparence dans la gestion du budget et des finances publiques, et de découvrir de nouveaux modèles de gestion grâce au croisement de données qui sont difficiles à détecter dans des conditions traditionnelles.
Le cahier des charges a également souligné l’importance d’établir une structure organisationnelle claire et institutionnelle pour le laboratoire, incluant la définition des rôles et des fonctions, l’organisation des relations avec les autres départements du ministère, et la formalisation des dossiers de compétences requises. Les candidats doivent également présenter une vision complète pour le développement des compétences humaines, à travers des programmes de formation et d’accompagnement, en priorisant l’utilisation des compétences internes du ministère et en identifiant les expertises externes nécessaires si besoin.
Le projet comprendra l’établissement de mécanismes intégrés pour la gestion des données du laboratoire, incluant la planification des sources et des flux de données, ainsi que les mécanismes de collecte, de stockage, d’analyse et de visualisation des données, garantissant la sécurité, la qualité et l’archivage des données, et la gestion du cycle de vie des données, depuis leur création jusqu’à leur élimination. Ces mesures visent à garantir un environnement de travail efficace et sécurisé, capable de soutenir l’orientation du ministère vers une gouvernance financière basée sur les données et l’innovation.