Le champion marocain ElMehdi ELJemari se prépare à retourner sous les projecteurs de la prestigieuse compétition mondiale « ONE » des arts martiaux, où il disputera son deuxième combat au sein de la plus grande organisation d’arts martiaux mixtes au monde. Jemari affrontera son adversaire thaïlandais Aleef Sour Dischapang lors d’un affrontement explosif dans la catégorie des poids paille en muay thaï, lors de la soirée « ONE Fight Night 32 », qui se déroulera le 6 juin prochain au mythique stade Lumpini à Bangkok, en Thaïlande.
Après une première apparition réussie le mois dernier, où il a remporté une victoire éclatante, Jemari aspire à capitaliser sur cet élan et à prouver qu’il mérite de concourir pour le titre mondial, tout en cherchant à venger son frère aîné Zakaria, qui a subi une défaite cuisante par KO face au même adversaire l’année dernière.
ElMehdi appartient à une famille marocaine soudée, qui lui a transmis des valeurs de soutien mutuel et de loyauté familiale. Son père était le seul soutien de la famille, tandis que sa mère s’occupait des enfants à la maison.
Ce qui caractérise la famille Jemari, c’est leur passion ancrée pour les arts martiaux. L’aîné, Mohamed, a conduit ses frères sur ce chemin après avoir été contraint d’arrêter l’entraînement à cause d’une blessure. Avec le temps, Zakaria a transmis la flamme à ElMehdi, qui a commencé ses premiers entraînements à la maison à l’âge de huit ans.
ElMehdi raconte une anecdote qui a marqué un tournant dans sa carrière. Zakaria l’a emmené à la salle d’entraînement pour le laisser observer, mais il s’est rapidement retrouvé à enfiler des gants et à se battre avec un autre enfant. Lorsque l’entraîneur est revenu de sa pause et a assisté à la prestation impressionnante de ElMehdi, il a insisté pour qu’il rejoigne les entraînements quotidiens.
Dès lors, Jemari est devenu un habitué de la salle de sport et a continué à peaufiner ses compétences pour devenir l’un des talents prometteurs en muay thaï.
Pour lui, les arts martiaux ne représentent pas seulement un sport ou un loisir, mais un moyen d’échapper à un environnement marqué par la criminalité et la drogue. Dans un entretien avec le site onefc.com, il déclare : « Les arts martiaux m’ont sauvé de beaucoup de choses. Je vivais dans un quartier dangereux où la drogue abondait, et le sport m’a éloigné des mauvaises compagnies et de la délinquance. »
Grâce à cette discipline, Jemari a participé à plus de 100 combats amateurs, remportant des titres locaux et continentaux, dont le titre de champion du Maroc de muay thaï à sept reprises, ainsi que deux titres de champion d’Afrique et deux titres de champion arabe.
Après avoir obtenu son baccalauréat, ElMehdi s’est inscrit à la faculté d’économie, mais a ensuite décidé de quitter ses études pour se rendre aux Émirats et se concentrer sur sa carrière professionnelle.
Sa plus grande récompense est survenue en avril dernier, lorsqu’il a été invité à participer au tournoi « ONE » et a remporté une victoire spectaculaire par KO contre le Thaïlandais Tongboun, dans la salle Lumpini qu’il avait toujours rêvé de fouler.
À propos de ce moment, il raconte : « Le plus grand moment de ma carrière a été mon premier combat dans la compétition ONE. Depuis mon enfance, je rêvais de participer à un match dans la salle Lumpini, et je suivais ses combats sur YouTube. Marcher vers le ring là-bas a été le plus beau moment de ma vie. »
Aujourd’hui, ElMehdi elJemari se tient à l’aube d’une nouvelle bataille, armé d’une ambition certaine de décrocher un titre mondial et d’une profonde volonté de rendre hommage à son frère Zakaria. Entre la nostalgie des souvenirs et le regard tourné vers l’avenir, le « sniper » marocain poursuit avec confiance sa route vers le sommet, représentant son pays et son peuple sur les plus hautes scènes de gloire dans le monde des arts martiaux.