Dans une escalade marquante et sans précédent, la télévision algérienne officielle a lancé une attaque virulente contre les Émirats, utilisant des expressions acerbes qui dépassent les normes diplomatiques et les règles de l’éthique médiatique. Cette offensive n’est pas simplement un acte isolé, mais une campagne coordonnée qui reflète la transformation de l’Algérie, passant d’un pays d’institutions à une autorité gérée avec la mentalité des gangs, contrôlée par un groupe de généraux exploitant les ressources de l’État pour régler des comptes et semer la discorde.
Dans ses bulletins d’information et ses rapports, les médias officiels qualifient les Émirats de « micro-État artificiel » et de « entité hybride dénuée de racines et de souveraineté », les accusant d’incitation et de propagation de poison, tout en tentant de porter atteinte à l’identité et à l’histoire du peuple algérien. Ce discours ne présente aucun raisonnement politique ou réserve diplomatique; il apparaît plutôt comme une déclaration ouverte d’hostilité, adoptant un ton de trahison et de diffamation, éloigné de la professionnalisme et de la sobriété.
Cependant, cette escalade ne peut être dissociée du contexte interne algérien. Un échec politique cumulatif, une économie vacillante et une société souffrante sous le poids de la répression et des restrictions, se heurtent à un régime qui tente depuis des années de détourner l’attention de ses crises endémiques en jouant sur la peur des ennemis extérieurs. Chaque fois que la pression populaire s’intensifie, le régime invente un adversaire imaginaire. Aujourd’hui, cet adversaire est les Émirats.
Le véritable pouvoir en Algérie ne réside pas au palais de la Mouradia, mais dans les casernes. Un groupe de généraux détient les rênes du pouvoir, contrôle les médias et les oriente pour servir leurs intérêts restreints. Ils n’ont jamais pardonné aux Émirats leur stabilité, leurs relations étendues et leurs succès dans la construction d’un modèle de développement arabe moderne. Ils sont gênés par ceux qui gagnent le respect du monde sans avoir recours à des slogans vides, et qui bâtissent leur pays sur des institutions plutôt que sur des déclarations militaires.
Hors des frontières de l’Algérie, le régime ne jouit plus d’une grande confiance. Son soutien à des mouvements séparatistes, son accueil de groupes armés, et son ingérence dans les affaires de nations africaines, de la Mali à la Libye en passant par le Niger et le Burkina Faso, l’ont placé dans la catégorie des États préoccupants. Il est passé d’un partenaire potentiel à un fardeau diplomatique et sécuritaire, soulevant des craintes à chaque mouvement.
Malgré tout cela, les Émirats n’ont pris aucune mesure hostile envers l’Algérie. Ils n’ont pas attaqué, ni intervenu, ni brandi de menaces. Cependant, la réponse officielle algérienne est chargée d’incitation et de haine, soulevant des interrogations sur les intentions du régime et ceux qui se cachent derrière cette escalade. Celui qui a une véritable cause n’a pas besoin d’employer des insultes, et celui qui a confiance en son peuple ne recourt pas à un média officiel pour justifier ses positions.
Le discours émanant de la télévision algérienne ne traduit pas un désaccord politique, mais reflète plutôt une crise d’identité au sein du système de gouvernance. Une crise où les capacités de l’État sont consacrées à produire des discours de haine, au lieu de créer de l’espoir pour un peuple avide de changement. Si l’Algérie a choisi cette voie, les Émirats savent très bien comment se protéger et répondre.