La gouvernement britannique a annoncé aujourd’hui, jeudi, l’approbation par le Parlement d’un projet de loi permettant la création de la société d’État « Grande-Bretagne Énergie », un démarche visant à renforcer les investissements dans le secteur de l’énergie et à assurer une gestion plus efficace. Cette décision intervient en parallèle de discussions intensifiées concernant un projet de liaison électrique maritime avec le Maroc, destiné à acheminer de l’énergie renouvelable vers le Royaume-Uni et l’Europe.
Le ministère britannique de la Sécurité énergétique et du zéro carbone a indiqué dans un communiqué que le projet de loi, approuvé par les deux chambres du Parlement, facilitera le lancement des projets de la nouvelle société, avec un budget initial estimé à 11 milliards de dollars s’étalant jusqu’à mi-2029, dans le cadre de la stratégie du gouvernement pour soutenir la transition vers les énergies renouvelables. La société s’attachera à accélérer la réalisation de projets stratégiques dans le domaine de l’énergie et à investir aux côtés du secteur privé dans des technologies telles que l’énergie éolienne offshore, dans le cadre de la nouvelle vision industrielle du Royaume-Uni.
Le ministère a précisé que la société devra investir plus de 265 millions de dollars dans des projets solaires sur les toits, en plus de financer des initiatives destinées aux établissements publics tels que les hôpitaux et les écoles, ce qui renforcera l’efficacité de la gestion des investissements énergétiques et permettra d’économiser des centaines de millions de livres sterling pour les consommateurs à long terme grâce à une baisse des factures d’énergie.
Cette orientation coïncide avec le débat croissant sur le projet de liaison électrique maritime avec le Maroc, discuté par le ministre britannique de l’énergie Ed Miliband avec le milliardaire australien Andrew Forrest, président de la géante entreprise Fortescue. Ce projet vise à transporter de l’énergie propre produite à partir de fermes solaires et éoliennes au Maroc vers l’Europe, via des câbles maritimes soutenus par des technologies avancées de stockage par batteries et hydrogène vert, dans un système permettant une continuité de fourniture sans interruption.
La société Fortescue vise à développer une capacité de production de 100 gigawatts d’énergies renouvelables en Afrique du Nord, avec une capacité de transport annuelle atteignant environ 500 térawattheures, équivalent à la consommation d’un grand pays industriel comme l’Allemagne. La société assure ne pas demander de financement au gouvernement britannique, mais s’engage à fournir de l’électricité à des prix de marché, avec l’intention d’installer des unités de fabrication au Maroc en collaboration avec la société belge Jan De Nul.
Ce projet rivalise avec une autre initiative menée par l’entreprise britannique X-Lynx, qui prévoit la création d’une ligne électrique marine s’étendant sur 4000 kilomètres entre la région de Guelmim-Oued Noun au Maroc et la côte de Devon au Royaume-Uni, pour un coût de 25 milliards de livres sterling. Ce projet a pour objectif de répondre aux besoins de neuf millions de foyers britanniques en électricité propre et bénéficie du soutien de grands hommes d’affaires, dont l’ancien président de Tesco, Dave Lewis.
Ces projets reflètent la nouvelle dynamique de coopération énergétique entre le Maroc et le Royaume-Uni, à un moment où le Royaume-Uni renforce sa souveraineté énergétique et son indépendance par rapport aux marchés traditionnels, et mise sur des sources durables pour réduire les émissions et atteindre ses objectifs de neutralité carbone.