Nasser Bourita : La solution à deux États, seul chemin vers la paix, le Maroc maintient son soutien sur le terrain et sur le plan diplomatique pour la Palestine
Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a affirmé que l’accueil par le Maroc de la cinquième réunion de l’Alliance internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux États reflète la grande confiance qu’il inspire auprès des différentes parties concernées par le conflit israélo-palestinien, soulignant la participation de représentants de plus de 50 pays à cet événement international.
Dans une déclaration à la presse faite mardi à l’occasion de la tenue de la réunion à Rabat, Bourita a précisé que le Maroc est convaincu que la seule solution possible au conflit est la solution à deux États, garantissant la coexistence de la Palestine et d’Israël côte à côte, une solution qui bénéficie d’un consensus international, selon ses propres termes. Il a ajouté que la poursuite des agressions israéliennes constitue une violation manifeste des principes du droit international.
Le ministre a noté que cette réunion se tient à un moment où les références internationales convenues sont en cours de destruction, avertissant de la perte de résultats importants tels que les accords d’Oslo, les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies et la conférence de Madrid, ce qui pourrait ouvrir la voie à des options extrêmes pour déterminer l’avenir de la cause palestinienne.
Bourita a renouvelé le soutien du Maroc aux institutions palestiniennes, affirmant qu’« il est inimaginable d’envisager une solution réaliste sans des institutions établies et solides », et soulignant que le royaume s’engage à soutenir l’Autorité palestinienne dirigée par le président Mahmoud Abbas en tant que partenaire clé dans le processus de paix. Il a insisté sur le fait que la priorité du Maroc réside dans le renforcement de l’efficacité de ces institutions.
Le ministre a mis en lumière la nature du soutien continu que le Maroc offre au peuple palestinien, en soulignant que le royaume adopte une approche équilibrée entre l’action diplomatique et l’engagement sur le terrain, considérant que « la simple dénonciation ne suffit pas, le peuple palestinien a besoin d’un soutien tangible et efficace », notant que le Maroc s’efforce de mettre à profit sa crédibilité auprès des différentes parties pour atteindre cet objectif.
Bourita a aussi précisé que le Maroc ne s’inscrit pas dans une logique de rivalité, mais agit dans la mesure de ses capacités pour rapprocher les Palestiniens de l’atteinte de leurs droits légitimes, citant son rôle dans la facilitation des échanges entre les banques israéliennes et palestiniennes, ainsi que l’acheminement d’aides alimentaires et médicales durant la période de guerre, devenant ainsi le premier pays à le faire.
Il a fait remarquer que la diplomatie marocaine ne cherche pas à énumérer ses réalisations, mais que la réalité témoigne de son rôle considérable, particulièrement à Jérusalem à travers l’Agence Bayt Mal al-Quds, qui distribue des dizaines de milliers de pains par jour, met en œuvre des projets de soutien aux orphelins palestiniens, aide les femmes de Jérusalem et finance des hôpitaux, ce qui reflète un engagement quotidien et non circonstanciel.
Bourita a conclu en affirmant que le soutien du Maroc à la cause palestinienne repose sur un équilibre entre les efforts politiques et sur le terrain, loin de toute exploitation politique, en insistant sur le fait que les aspects économiques ne doivent pas être considérés comme un substitut à la solution politique, mais comme un moyen de préparer les conditions pour la solution à deux États, qui constitue un axe central dans l’« économie de la paix ».
Il a également précisé que la réunion internationale tenue à Rabat se concentrera sur trois axes principaux, notamment l’évaluation des expériences passées liées à la solution à deux États et l’analyse des raisons de leur échec, afin de rétablir les références internationales qui font aujourd’hui l’objet de tentatives d’affaiblissement ou de marginalisation.