Rachid Talbi Alami : La réforme de l’éducation est une nécessité stratégique pour garantir l’équilibre entre le progrès technologique et la préservation de l’identité marocaine
Le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, a affirmé que le secteur de l’éducation au Maroc a atteint un stade critique avant l’adoption de la Constitution de 2011, nécessitant une intervention urgente de l’État et du gouvernement pour le sauver et redonner de la valeur à l’école publique. Il a considéré que le discours royal prononcé par le roi Mohammed VI le 20 août 2012 a constitué un tournant décisif dans le parcours de la réforme du système éducatif, présentant une vision globale de ses dysfonctionnements et ouvrant la voie à une nouvelle conception en phase avec les transformations sociétales et internationales.
Lors d’une intervention durant une journée d’étude organisée par la Chambre des représentants sur le thème « Transformation des politiques éducatives : quelle structuration de la gestion publique face aux défis sociétaux actuels », Talbi Alami a souligné que le discours royal ne s’est pas limité à un diagnostic de la réalité, mais a proposé une feuille de route pour préparer les nouvelles générations à un avenir marqué par de grandes transformations technologiques, en tenant compte d’objectifs à long terme s’étendant jusqu’aux années 2050 et 2060.
Le responsable parlementaire a salué le rôle joué par l’ancien ministre Saïd Amzazi dans la présentation de la loi-cadre 51.17, la qualifiant de « travail colossal » résultant d’un large débat national, qui a conduit à l’élaboration d’une loi contraignante pour toutes les institutions de l’État dans le domaine de l’éducation.
Talbi Alami a également mis en lumière les transformations que le monde a connues, passant de la société agricole à l’industrielle, puis à la technologique, en précisant que chaque étape a utilisé ses outils comme moyens de progrès, et non comme fins en soi. Il a insisté sur le fait que l’intelligence artificielle doit aujourd’hui être exploitée comme un outil de développement, tout en veillant à l’adapter aux particularités culturelles marocaines, avertissant que l’accélération du progrès sans accompagnement sociétal pourrait mener à un désengagement ou à une résistance de la société.
Il a souligné que le développement du système éducatif nécessite une vision méthodologique claire équilibrant le progrès technologique et la préservation de l’identité marocaine, considérant que l’homme marocain porte un patrimoine civilisateur riche qu’il faut investir pour construire un modèle sociétal capable d’intégrer le progrès sans nuire aux constantes culturelles.
D’un autre côté, Talbi Alami a évoqué la transformation constitutionnelle après 2011, expliquant que les constitutions précédentes ne faisaient référence qu’à la « politique gouvernementale », tandis que la Constitution de 2011 introduisait des concepts plus larges tels que « politique générale » et « politique publique », contribuant ainsi à renforcer la stabilité institutionnelle et à garantir la continuité des orientations stratégiques de l’État.
Le président de la Chambre des représentants a conclu son intervention en insistant sur l’importance d’impliquer les différents acteurs dans l’élaboration des politiques publiques, y compris la majorité et l’opposition au sein du parlement, pour garantir un équilibre entre modernisation et identité dans le domaine de l’éducation.