Dans une décision sans précédent, la Fédération royale marocaine de football a suspendu Abdelatif Naciri, vice-président de la commune de Casablanca chargé des sports et de la culture, de toute activité sportive pendant trois ans, en raison de ce qu’elle a qualifié d’implication dans des pratiques de « triche » lors des matches de football. Cette décision met Nawila Ramili au cœur d’une tempête politique et éthique qui l’oblige à prendre une position ferme et claire.
Naciri n’est pas un élu ordinaire ; il est le principal responsable de la gestion du secteur sportif dans la capitale économique. Il attribue des subventions aux associations et aux équipes sportives, et représente la commune dans des dossiers sensibles liés à l’image sportive et culturelle de la ville.
Est-il raisonnable qu’il continue à occuper son poste malgré la suspension émise par l’instance dirigeante du football national ? Peut-on faire confiance à une personne condamnée dans une affaire qui entache la crédibilité de l’intégrité sportive prônée par l’État ?
Cette situation dépasse le simple aspect légal qui pourrait être contourné par des justifications superficielles ; elle touche avant tout à l’éthique de la responsabilité publique et au respect des attentes des habitants de Casablanca, qui ont voté pour être représentés avec sincérité et honneur. Si la personne concernée a transgressé le pacte de confiance dans le domaine sportif, comment peut-elle superviser le même secteur sans susciter le doute et la méfiance ?
Ramili, en tant que responsable principale du conseil communal, est aujourd’hui appelée à briser le silence et à prendre une décision courageuse en accord avec les principes de transparence qu’elle revendique en tant que slogan pour une bonne gouvernance de la ville. Personne ne remet en question l’importance d’un avis juridique avant de prendre toute initiative, mais il est tout aussi crucial que la position éthique ne souffre aucun délai ; le silence, dans de telles circonstances, est perçu soit comme une complicité, soit comme une faiblesse, et aucun des deux ne convient à une institution publique responsable.
Le mandat de Naciri ne jouit plus de légitimité politique ni morale, et Ramili se trouve à un moment charnière pour prouver si elle est vraiment porteuse d’un projet de réforme qui redonne confiance aux citoyens, ou si elle choisira le coût de la complicité au détriment des valeurs d’intégrité et de clarté.
Casablanca mérite des responsables à la hauteur des défis, et non des personnes impliquées dans des affaires qui portent préjudice à la ville, à son sport et à ses citoyens.