L’Algérie connaît une intensification marquante des luttes internes au sein de l’institution militaire, un conflit qui n’est plus dissimulé, ses contours se révélant à travers des mouvements prudents et des tentatives non déclarées de renverser les rapports de force au sein du système. Cette tension interne préfigure des bouleversements radicaux dans la hiérarchie du pouvoir et traduit un effritement progressif de la cohésion d’une institution qui a été, pendant des décennies, le pilier du régime.
Multiples sources rapportent des manœuvres suspectes entre officiers de haut rang, ainsi que des limogeages inattendus au sein des grandes instances dirigeantes, signaux d’une volonté de certaines factions de réduire l’influence de leurs adversaires. Des généraux de l’est, en particulier ceux issus de Biskra, s’efforcent de prendre le contrôle des rouages décisionnels, défiant ainsi directement l’autorité des généraux traditionnels affiliés à l’ouest.
L’armée, qui gouverne le pays depuis l’indépendance, fait face aujourd’hui à des défis internes dépassant les rivalités personnelles et se concentrant sur l’avenir même du pouvoir, dans un climat tendu après les mouvements populaires ayant appelé à la chute du système de corruption et à la domination militaire sur le champ politique.
Dans ce contexte, le gouvernement met en œuvre des mesures strictes pour réguler la situation et prévenir toute tentative de coup d’État. Cependant, la tension persistante et les décisions soudaines touchant certains officiers reflètent l’ampleur du malaise dans les cercles dirigeants. L’escalade médiatique contre ceux que le pouvoir qualifie de « conspirateurs » n’est qu’un masque pour un conflit plus vaste qui se joue en coulisses.
Le discours officiel continue de s’appuyer sur une politique de peur face aux dangers extérieurs pour justifier la répression, mais l’intérieur bouillonne, et les indicateurs sécuritaires et de renseignement favoriseraient des scénarios instables, dont le plus préoccupant serait la répétition de coups d’État discrets tranchés dans des pièces fermées.
Dans ce même temps, la rue reste en alerte. Les Algériens observent les manœuvres au sein des ailes du régime sans illusions et posent une question pressante : qui détient le véritable pouvoir décisionnel ? Qui imposera sa voix dans la bataille des généraux ? Et les tentatives de contenir le conflit réussiront-elles avant qu’il n’explose au visage de tous ?