Le président américain Donald Trump conclut sa tournée au Moyen-Orient, ce vendredi, aux Émirats, après des étapes en Arabie saoudite et au Qatar, où il a annoncé des contrats d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, ainsi qu’une approche diplomatique renouvelée envers la Syrie et un optimisme relatif quant à un accord nucléaire avec l’Iran.
Cette première tournée à l’étranger de Trump lors de son second mandat a été marquée par une demande « record » pour l’achat d’avions Boeing d’une valeur supérieure à 200 milliards de dollars, ainsi qu’un important contrat militaire avec l’Arabie saoudite et la levée de sanctions imposées à la Syrie depuis des décennies.
L’accueil chaleureux réservé au président américain dans les trois pays était notable, Trump louant les dirigeants concernés et affirmant que lui-même et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane éprouvaient « beaucoup d’affection » l’un pour l’autre, en contraste frappant avec la froideur des relations saoudo-américaines qui ont marqué le début du mandat de l’ancien président Joe Biden.
Trump doit assister, vendredi matin, à une réunion sur le commerce et les affaires, puis effectuer une visite au « Maison de la famille ibrahimique » sur l’île de Saadiyat à Abou Dhabi, selon des médias locaux. Ce complexe, inauguré en 2023, comprend une mosquée, une église et une synagogue, visant à promouvoir la coexistence dans cet État musulman.
Les Émirats ont été l’un des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham, soutenus par les États-Unis lors du premier mandat de Trump, et qui ont également inclus le Maroc et Bahreïn.
Jeudi, Trump a eu des discussions avec son homologue émirati, le cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan, à la suite d’une visite à la mosquée Sheikh Zayed, la plus grande du pays, renommée pour ses imposantes colonnes blanches et ses murs ornés de dorures.
Pendant son escale à Doha, Trump a salué ce qu’il a qualifié de « contrat record » de Qatar Airways d’une valeur de 200 milliards de dollars pour l’achat d’avions Boeing. Il a également évoqué, depuis le Qatar, la possibilité d’un accord sur le programme nucléaire iranien, ce qui pourrait éviter d’éventuelles actions militaires et a entraîné une baisse des prix du pétrole.
Néanmoins, il n’a pas annoncé de progrès concernant la situation à Gaza lors de sa visite au Qatar, pays jouant un rôle crucial dans les efforts de médiation pour un cessez-le-feu, répétant que les États-Unis devaient « prendre » Gaza et la transformer en « zone de liberté ».
La partie saoudienne de sa visite a été ponctuée d’engagements de Riyad à investir 600 milliards de dollars, incluant un contrat militaire que la Maison Blanche a qualifié de « plus grand de l’histoire ».
La Maison Blanche a également annoncé que la société saoudienne « DataVolt » investirait 20 milliards de dollars dans des sites liés à l’intelligence artificielle aux États-Unis, et que des entreprises technologiques, dont Google, investiraient dans les deux pays.
Il s’agissait de la première rencontre de ce type en 25 ans, Trump ayant échangé avec le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa à Riyad, annonçant la levée des sanctions contre le pays ravagé par la guerre ; toutefois, il a dans le même souffle demandé à Al-Charaa de normaliser les relations avec Israël.
Trump a déclaré que sa tournée au Moyen-Orient avait permis de générer « des trillions de dollars », mais la générosité des dirigeants du Golfe suscite également des controverses, notamment après qu’un jet privé de luxe a été offert à Trump par le Qatar avant sa visite, ce que les opposants démocrates ont qualifié de flagrant délit de corruption.
Concernant l’intelligence artificielle, le quotidien émirati « The National » rapporte que les États-Unis et les Émirats travaillent sur un partenariat dans ce domaine et la technologie lors de la visite de Trump.
Les Émirats cherchent à se positionner en leader dans le secteur technologique, notamment en intelligence artificielle, pour diversifier leurs revenus économiques, actuellement largement dépendants du pétrole.
Cependant, ces ambitions dépendent de l’accès aux technologies avancées américaines, y compris les puces d’intelligence artificielle, qui étaient soumises à des restrictions d’exportation strictes. Des rapports révèlent que le cheikh Tahnoon ben Zayed, frère du président des Émirats et conseiller à la sécurité nationale, avait plaidé pour cet accès lors d’une visite à Washington en mars.
Plus tôt cette semaine, l’administration Trump a annulé un certain nombre de nouvelles restrictions que Biden avait mises en place et qui devaient entrer en vigueur le 15 mai concernant l’exportation de semi-conducteurs utilisés pour développer l’intelligence artificielle, essentiellement préjudiciables à la Chine.
Le président émirati a annoncé qu’Abou Dhabi investirait 1,4 trillion de dollars aux États-Unis au cours des dix prochaines années. Des contrats totalisant 200 milliards de dollars ont été signés, incluant une commande de 14,5 milliards de dollars pour Boeing et GE Aerospace, ainsi que la participation du groupe ADNOC, producteur d’énergie d’État, à un projet de 60 milliards de dollars aux États-Unis, selon la Maison Blanche.