Une commission ministérielle s’est rendue ce matin, mercredi 21 mai 2025, à la faculté de droit de l’Université Ibn Zohr à Agadir, afin de procéder à une enquête approfondie sur le scandale de la « vente des masters » qui a suscité une vague de colère et de mécontentement au sein des milieux universitaires. Cette intervention d’urgence fait suite à une réunion extraordinaire convoquée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdelatif Miraoui, avec le doyen de la faculté, en présence du président de l’université, pour examiner les conséquences d’une des affaires les plus graves remettant en question la crédibilité de l’enseignement supérieur au Maroc.
Des sources bien informées ont confirmé que les investigations ne se limiteront pas à la faculté de droit d’Agadir, mais incluront également d’autres facultés rattachées à l’université, parmi lesquelles la faculté des lettres et des sciences humaines ainsi que la faculté de droit d’Imilchil. Un climat d’inquiétude règne parmi les enseignants et les coordinateurs de programmes de master, en particulier après l’apparition d’informations faisant état de liens suspects entre un professeur détenu à la prison d’Oudaya et des filières de master portant des noms similaires à ceux de son programme, ce qui soulève des doutes sur des réseaux d’intérêts connexes.
La commission ministérielle s’efforce de contenir la crise avant qu’elle ne s’aggrave, alors que des discussions sur la possibilité de suspendre ou de geler certains programmes de master font surface, ceux-ci étant entourés de suspicions. Des sources au sein de l’université ont qualifié ces filières de « terre fertile pour attirer les personnes influentes et riches », faisant allusion à la transformation de certains programmes de formation supérieure en espaces de clientélisme et de commerce de diplômes.
L’enquête en cours menace de redessiner la carte de la formation académique au sein de l’Université Ibn Zohr et pourrait ouvrir la voie à une révision complète des mécanismes d’accès aux programmes de master, face à des demandes croissantes de purification de l’espace universitaire, de garantie d’égalité des chances et de restauration de la confiance des étudiants et de l’opinion publique envers l’université publique.