Visite de Trump dans trois pays du Golfe : leçons et enseignements

Visite de Trump dans trois pays du Golfe : leçons et enseignements

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Il semble que le président américain Donald Trump ait rompu avec les conventions diplomatiques américaines. Traditionnellement, les présidents des États-Unis mettent dans leurs agendas de visites extérieures des voyages vers des alliés traditionnels, des capitales occidentales et des pays voisins. Cependant, Trump, dans la continuité de sa présidence précédente, a choisi de consacrer sa première visite à l’étranger à l’Arabie Saoudite. Il n’est donc pas étonnant que cette tournée au Moyen-Orient, incluant trois pays du Golfe, ait suscité un grand intérêt de la part des médias internationaux, comme l’a souligné l’ancien ambassadeur américain en Arabie Saoudite, Michael Ratney, dans un article publié dans le New York Times. Selon lui, une nouvelle perception émerge parmi de nombreux acteurs, tant aux États-Unis qu’en Arabie Saoudite, voyant en Trump un homme d’affaires franc, préoccupé avant tout par les intérêts et les enjeux économiques, et non par les valeurs ou les droits de l’homme.

Ce même écrivain a noté que cette approche de Trump contraste avec celle de l’ancien président Joe Biden, qui avait promis lors de sa campagne électorale de marginaliser l’Arabie Saoudite. Avec l’arrivée de Trump, Ratney souligne que la Vision 2030, promue par Mohammed ben Salmane, est sur la bonne voie, suscitant ainsi un grand intérêt parmi les Saoudiens. Décomposons l’équation de la visite de Trump dans les trois pays du Golfe, à savoir l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats, qui compte parmi ses premières visites à l’étranger, si l’on ne considère pas sa présence pour les obsèques du Pape de l’Église catholique. Cette visite de Trump dans les trois pays du Golfe revêt des dimensions géostratégiques profondes, tout en fournissant des enseignements sur la politique et les relations internationales basées sur des intérêts économiques, illustrant le dicton selon lequel en politique, il n’y a ni amitié éternelle ni animosité permanente.

Le docteur et analyste politique Omar El-Charkawi a réagi à cet événement et a identifié les principaux objectifs en sept enseignements qu’il a partagés sur sa page Facebook : 1- Le premier enseignement est la domination d’un pragmatisme brut : il n’existe pas d’amitié ni d’ennemi éternel, mais des intérêts permanents (la preuve en est la réception par Trump du président syrien Bachar al-Assad, classé par l’Amérique parmi les terroristes).

2- Le deuxième enseignement souligne la priorité donnée à la sécurité et aux intérêts économiques sur le discours des droits de l’homme et de la démocratie. Il y a une grande différence entre l’administration Trump axée sur les intérêts et les administrations démocratiques de Biden ou Obama, qui critiquaient les monarchies du Golfe sur des questions de droits de l’homme et en faisaient des responsables de la propagation du terrorisme.

3- Le troisième enseignement de la visite de Trump est qu’elle reflète une prise de conscience aux États-Unis que les pays du Golfe ne sont pas simplement des entités au service des intérêts américains. Les dirigeants de ces pays ne sont pas simplement des individus assis au-dessus de puits de gaz et de pétrole, mais de véritables partenaires à prendre en compte, en particulier en ce qui concerne des questions de sécurité, d’énergie, d’investissement et de lutte contre l’extrémisme.

4- Le quatrième enseignement renvoie à l’idée qu’il n’y a ni paix ni stabilité sans des accords d’investissement considérables. La richesse précède la révolution, et les accords sont ceux qui tranchent les conflits, tandis que la stabilité a un coût.

5- Le cinquième enseignement indique que les États-Unis misent sur les systèmes monarchiques et héréditaires pour redéfinir la nouvelle carte du Moyen-Orient, alors que les systèmes présidentiels en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Liban, au Yémen, en Syrie, en Irak, au Soudan et en Somalie sont plongés dans l’instabilité et la fragilité.

6- Le sixième enseignement révèle la conviction de l’administration américaine que la solution aux problèmes du Moyen-Orient ne passera pas par une relation bilatérale entre Washington et Tel-Aviv, mais nécessitera l’implication d’autres partenaires, tels que Riyad, Doha, Abou Dhabi et d’autres pays arabes.

Sans aucun doute, Trump a mis dans l’embarras ses alliés en Israël, et même certains de ses sympathisants aux États-Unis, en omettant d’inclure Israël dans l’agenda de sa visite, malgré la signification de ce geste dans les tournées des présidents américains. 7- Le septième enseignement insiste sur le fait que les intérêts des États ne se concrétisent pas par des émotions excessives ou un populisme théâtral, mais par des calculs réalistes et des échanges coûteux. Pourtant, les intérêts et la stabilité des pays ne se mesurent par aucun prix.

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