Arrestation de l’opposante Victoire Ingabire au Rwanda pour « incitation contre le gouvernement »

Arrestation de l’opposante Victoire Ingabire au Rwanda pour « incitation contre le gouvernement »

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bus de Casablanca

Le Bureau des enquêtes rwandais (RIB) a annoncé, le vendredi 20 juin, l’arrestation de la figure de l’opposition rwandaise, Victoire Ingabire, et le dépôt de accusations liées à « l’incitation contre le gouvernement ».

Cette arrestation fait suite à sa présence à une audience judiciaire à Kigali concernant neuf accusés impliqués dans la distribution du livre de l’activiste serbe Srđa Popović, intitulé « Comment renverser un dictateur alors que vous êtes seul, faible et sans défense », qui explique des méthodes de résistance pacifique aux régimes autoritaires.

Le Bureau des enquêtes a confirmé que l’incarcération d’Ingabire s’inscrit dans le cadre de l’application d’une décision de la Cour suprême liée au procès de Sylvain Sibomana, ancien secrétaire général du parti « Forces démocratiques unies », interdit, ainsi qu’à plusieurs de ses collègues, ce qui ouvre la voie à son intégration à la même procédure, sans fournir de détails supplémentaires.

Lors de l’audience, Ingabire, âgée de 56 ans, a nié les accusations portées contre elle, affirmant qu’elle connaissait certains des accusés mais qu’elle n’avait aucune relation avec les chefs d’accusation dans cette affaire. Elle a ajouté que les autorités tentaient de relier des événements distincts sans rapport.

Le parti de Victoire, officiellement non reconnu par les autorités, « Développement et liberté pour tous » (Dalfa-Umurinzi), fait face à des menaces légales sérieuses, le bureau ayant indiqué que Madame Ingabire risque de faire l’objet d’accusations concernant « la constitution d’une association de malfaiteurs et l’incitation publique à s’opposer au gouvernement ».

Ce n’est pas la première fois que Victoire Ingabire est arrêtée ; elle avait déjà été emprisonnée en 2010 après avoir appelé à reconnaître les victimes du génocide hutu, aux côtés des victimes tutsies, dans le cadre d’une réconciliation nationale. Elle avait été condamnée à 15 ans de prison et libérée par une grâce présidentielle après avoir purgé huit ans de détention.

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