Dans un contexte culturel riche en symboles et en significations sociales profondes, la salle Abdul Hadi Boutaleb, rattachée à la Fondation de la mosquée Hassan II à Casablanca, a accueilli, le samedi dernier, un événement littéraire illustrant l’esprit de créativité précoce et affirmant la place de l’enfance en tant qu’acteur principal de la scène culturelle contemporaine. L’occasion était la présentation et la signature du premier recueil de contes de la jeune écrivaine marocaine Aya Hamdoun, qui a choisi pour son œuvre première un titre poétique riche en significations : « Iris et la Fille du Soleil ».
Cet événement culturel, animé par la journaliste Souad Azaitraoui, s’est distingué par la présence significative de plusieurs personnalités éminentes des milieux littéraire, critique et médiatique, qui ont enrichi la rencontre par des interventions abordant l’œuvre sous différents angles, mêlant littérature, psychologie et sociologie de l’enfance. Parmi les intervenants, l’écrivain et journaliste Abdelaziz Koukass, le conteur Anis El Rafii, l’écrivain Abdelrahman Boutaleb, ainsi que l’écrivaine Karima Hanine, sans oublier l’écrivaine et artiste plasticienne Lababa Lalaaj et la poétesse et artiste plasticienne Hanaa Miko, toutes représentantes de la Ligue des Écrivaines du Maroc et d’Afrique.
Ce rassemblement, valorisant les talents émergents et les stimulant, a été initié par la revue Rû’â Arabiyya pour la création et la critique, en partenariat avec la Fondation de la mosquée Hassan II, le réseau marocain de la lecture et la Ligue des Écrivaines du Maroc et d’Afrique. La rencontre a également vu la présence des membres de la famille de la jeune auteure, et en particulier de sa mère, Mme Habiba Maghiss, qui représente le premier soutien et la première encouragement du parcours créatif de sa fille, lors d’une soirée illustrant le concept de « l’éducation à la créativité » comme pilier essentiel pour construire des générations capables de s’exprimer librement et de s’intégrer activement dans la scène culturelle nationale et arabe.
Dans ce cadre, la poétesse Karima Hanine a prononcé, au nom de la Ligue des Écrivaines du Maroc et d’Afrique, un discours en l’honneur de l’autrice émergente, suivi d’un moment symbolique durant lequel l’écrivaine et artiste plastique Lababa Lalaaj, au nom de la présidente de la ligue, Mme Badia Raddi, a remis à la petite Aya Hamdoun une carte de membre, accompagnée d’une œuvre d’art significative et impactante illustrant une vision d’avenir radieuse pour le Maroc, incluant un poème inspirant créé par Lababa Lalaaj à cette occasion, dont voici le texte :
« Aya…
Ta plume est un fil d’or.
Entre ton cœur et le monde.
Une fenêtre sur l’invisible.
N’écoute jamais ceux qui doutent des étoiles.
Tu as une étoile dans ta main.
Sois libre.
Sois fidèle à toi-même.
Sois celle que tu cherches.
Car les mots que tu sèmes savent déjà où ils fleurissent. »
Lababa Lalaaj a affirmé avec ce dédicace suggestive que la créativité ne s’évalue pas par les limites de l’âge, mais exige simplement un espace d’accueil et une foi en les capacités et les rêves de l’enfant, tout en l’intégrant comme un acteur intellectuel et esthétique dans un projet culturel qui écoute la voix de l’innocence tout autant qu’elle écoute celle de l’expérience. Elle a déclaré : « Que cette initiative culturelle, née à Casablanca, soit la promesse de l’émergence d’un nouveau soleil dans le ciel de la littérature arabe, signé par des enfants qui choisissent d’écrire leurs propres histoires plutôt que de se contenter d’écouter celles des autres ».
Elle a ajouté : « La célèbre citation d’Antoine de Saint-Exupéry : ‘Transforme ta vie en rêve, et transforme le rêve en réalité’, fait de l’existence un projet de beauté et de dépassement, et une invitation continue à transcender le quotidien, en semant des graines d’imagination dans le sol de la réalité, afin que la ville idéale ne reste pas qu’un mirage, mais se transforme en un horizon façonné par la volonté de changement et l’audace créatrice. »
Pour clore la soirée, la poétesse et artiste plasticienne Hanaa Miko, au nom de la Ligue des Écrivaines du Maroc et d’Afrique, a présenté une œuvre artistique commémorant cet événement littéraire et témoignant du moment de naissance d’une jeune conteuse sur la scène littéraire.
Tous les intervenants ont convenu de l’importance de cette rencontre pour promouvoir la créativité infantile et ouvrir de nouveaux espaces aux voix émergentes, renforçant ainsi la présence de l’enfance sur la scène littéraire marocaine et arabe et établissant une nouvelle génération d’écrivains et d’écrivaines conscients de la valeur de la parole et capables de s’exprimer sur eux-mêmes et sur le monde, avec une langue qui dépasse les barrières d’âge, de genre et d’appartenance.
