Un rapport publié par l’agence Germany Trade & Invest, rattachée au ministère de l’Économie allemand, met en lumière la transformation rapide du Maroc en une plateforme industrielle et exportatrice clé en Afrique et dans la région méditerranéenne, grâce à sa position stratégique, ses politiques incitatives et ses avancées dans les domaines de l’automobile, de l’aéronautique et des batteries électriques.
Le rapport précise que le Maroc a dépassé le stade de simple destination alternative pour les investissements, devenant un acteur central dans les chaînes d’approvisionnement européennes, soutenu par sa proximité géographique, ses coûts de production compétitifs et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée. De plus, le royaume bénéficie d’un réseau d’accords de libre-échange avec l’Union européenne, les États-Unis et d’autres pays.
Le rapport révèle une augmentation des investissements dans le secteur des batteries électriques, avec le lancement de six unités de production par des entreprises chinoises, parmi lesquelles le projet Gotion High-Tech près de Kénitra, destiné à créer une immense usine avec une capacité de 100 GWh pour fournir des batteries à de grands groupes comme Volkswagen. L’entrée sur le marché de sociétés coréennes et canadiennes pour l’extraction de matières premières, notamment l’hydroxyde de lithium, renforce la position du Maroc en tant que fournisseur majeur pour la transition énergétique.
Entre 2022 et 2024, 79 nouveaux projets d’investissement étrangers directs ont vu le jour au Maroc, reflétant une confiance accrue des investisseurs internationaux dans le climat d’investissement national. Aujourd’hui, le Maroc abrite plus de 230 entreprises étrangères dans le secteur automobile et 150 dans l’aéronautique, dont des noms allemands tels que Masterflex et Böllhoff.
Le pays bénéficie également d’un réseau logistique avancé comprenant des ports stratégiques, des aéroports modernes et une ligne de train à grande vitesse, ce qui fait de lui un acteur clé dans les chaînes d’approvisionnement européennes, en particulier dans le domaine des composants automobiles et de l’électronique. Les zones d’accélération industrielle et la zone financière spéciale de Casablanca ont joué un rôle crucial dans l’attraction d’acteurs internationaux, tel que la Banque Commerzbank allemande.
Le gouvernement travaille au développement de nouvelles industries destinées à l’export, notamment dans le secteur ferroviaire, à travers des projets tels que l’extension de la ligne de train à grande vitesse vers Agadir et le relèvement des connexions entre aéroports et grandes villes. Le cahier des charges de l’Office national des chemins de fer comprend des dispositions favorisant la fabrication locale. L’État cherche également à développer le secteur de la construction navale et de l’entretien pour renforcer la flotte maritime et réduire les coûts d’exportation, particulièrement dans le secteur de la pêche maritime.
Malgré cette dynamique positive, le rapport appelle à attirer davantage d’investissements pour soutenir l’intégration industrielle et créer de nouveaux emplois, surtout face à un taux de chômage actuel s’élevant à 13 %. Dans ce cadre, le gouvernement a lancé des réformes législatives et fiscales, en révisant le code de l’investissement et en proposant des incitations sous forme d’exemptions, de subventions et de formations.
Le rapport conclut en affirmant que le Maroc est aujourd’hui un partenaire industriel fiable pour l’Europe grâce à sa stabilité politique et à ses progrès économiques, ce qui en fait une plateforme stratégique pour accueillir des industries propres orientées vers la transition énergétique mondiale.