Le Maroc se rapproche de l’acquisition des chasseurs F-35 américains : un bond qualitatif dans la course à la supériorité aérienne en Afrique.

Le Maroc se rapproche de l’acquisition des chasseurs F-35 américains : un bond qualitatif dans la course à la supériorité aérienne en Afrique.

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Dans une démarche révélatrice des ambitions militaires croissantes du Maroc, un rapport du site « Times Aerospace » annonce que le royaume s’approche de l’acquisition d’avions de chasse F-35 américains, l’une des machines les plus avancées au monde. Cette information a été communiquée à une délégation militaire marocaine par la société Lockheed Martin lors du salon international de défense IDEX à Abou Dabi, en février dernier.

Selon le même rapport, la transaction potentielle, qui pourrait faire du Maroc le premier pays arabe et africain à posséder ce type d’avion, prévoit l’achat de 32 appareils de modèle F-35A pour un montant estimé à environ 17 milliards de dollars sur 45 ans, incluant les coûts d’acquisition, de maintenance et de soutien logistique. Des sources bien informées ont également indiqué que cette vente suscite l’approbation d’Israël, qui joue un rôle indirect dans la commercialisation de ce modèle aux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

Le Maroc, qui a enregistré ces dernières années une nette progression dans la modernisation de ses capacités aériennes, a déjà conclu avec les États-Unis en 2020 un contrat pour la fourniture de 24 avions de type F-16C/D Block 72, la version la plus récente de cette machine multirôle, dont les livraisons devraient commencer cette année. Par ailleurs, les forces aériennes royales mettent à niveau 23 avions F-16 vers la version F-16V, offrant des capacités améliorées en matière de reconnaissance, de brouillage et de guerre électronique, équipés de radars AESA de type Northrop Grumman APG-83, ainsi que de pods de ciblage Lockheed Martin Sniper et de systèmes de protection électronique avancés.

Dans ce contexte, l’acquisition des F-35 s’inscrit dans une stratégie plus large du Maroc pour renforcer sa supériorité aérienne dans la région, en particulier face aux tensions sporadiques avec l’Algérie. Des rapports indiquent également que le royaume cherche à améliorer ses capacités de renseignement avec l’achat de deux avions de surveillance Gulfstream 550, dotés de systèmes électroniques israéliens, et qu’il possède aussi des satellites pour des missions d’espionnage et de reconnaissance.

Les F-35 représentent la cinquième génération d’avions de chasse furtifs, dotés de capacités avancées en matière de dissimulation, d’intégration des données des capteurs et de combat en réseau, ce qui en fait une plateforme de combat complète capable d’exécuter des missions offensives et défensives dans des environnements complexes. L’appareil est équipé d’un radar AESA de pointe et de systèmes de guerre électronique capables de perturber et de défier les systèmes de défense aérienne ennemis, tout en ayant la capacité de transporter divers armements internes et externes, y compris des munitions à guidage de précision et des missiles air-air à longue portée.

Cet avion est actuellement utilisé par les États-Unis et leurs alliés, dont Israël, qui fut le premier pays à l’employer dans des opérations militaires réelles, notamment en Syrie depuis 2018, où il a mené des missions délicates contre des cibles iraniennes. De nombreux pays européens tels que le Royaume-Uni, l’Italie et les Pays-Bas, ainsi que le Japon, la Corée du Sud et l’Australie, en font également usage.

La transaction envisagée entre le Maroc et les États-Unis est perçue comme une composante d’un rééquilibrage stratégique dans la région du Nord de l’Afrique, surtout face aux ambitions algériennes d’acquérir des avions de chasse russes de type Su-57. Bien que des doutes subsistent quant à la préparation de ces derniers, l’ambition affichée pour ces appareils témoigne d’une course technologique acharnée entre les deux pays voisins.

Si cette initiative voit le jour, l’intégration des F-35 dans la flotte des forces aériennes marocaines pourrait constituer un tournant décisif, non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur la position du Maroc en tant qu’allié sécuritaire majeur des États-Unis sur le continent africain, ce qui pourrait avoir des répercussions géopolitiques et économiques dépassant la simple possession d’avions de chasse avancés.

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