Le ministre de la Justice, Abdellatif Wahbi, a déclaré que le Maroc avance avec confiance vers l’établissement de la justice au sein de la famille, estimant que le projet de révision du Code de la famille, sous la direction du roi Mohammed VI, représente une option stratégique audacieuse qui reflète une volonté politique claire de justice pour les femmes et les hommes.
Les propos de Wahbi ont été tenus lors de l’ouverture d’une conférence internationale à Rabat, le mercredi 18 juin 2025, consacrée à l’approche juridique et historique du système de kadd et de saaya, avec la participation de personnalités judiciaires, diplomatiques et académiques du Maroc et du monde arabe.
Le ministre de la Justice a affirmé que le débat sur le kadd et la saaya dépasse le cadre théorique ou juridique, se posant comme une problématique humaine et sociale urgente qui touche au cœur des relations au sein de la famille. Il a ajouté qu’il est temps de passer de jurisprudences dispersées à des textes législatifs clairs reconnaissant la contribution des femmes au développement de la richesse familiale.
Wahbi a souligné qu’un certain nombre de tribunaux marocains avaient déjà adopté ce principe en se fondant sur les traditions et le rite malékite. Il a insisté sur le fait que la reconnaissance du rôle productif de la femme au sein et en dehors du foyer constitue une partie de la justice sociale que l’État vise à ancrer.
Il a également précisé que cette démarche n’est pas en contradiction avec les principes religieux, mais s’harmonise avec les objectifs de la charia islamique et son esprit fondé sur la justice et l’équité, tout en étant conforme aux engagements en matière de droits pris par le Maroc dans le cadre de son parcours démocratique.
Wahbi a déclaré que le ministère de la Justice continuerait à travailler sur ce projet en coordination avec tous les acteurs concernés afin de rédiger des textes législatifs réalistes et justes garantissant la stabilité familiale et protégeant la dignité de tous les membres de la famille, appelant à tirer parti des expériences comparées des pays arabes présents à la conférence.
Le ministre a conclu en affirmant que la lutte pour la justice au sein de la famille n’est pas seulement une affaire marocaine, mais touche toutes les sociétés arabes, appelant à renforcer la coopération et l’échange de visions pour élaborer un système juridique moderne qui consacre le principe de l’égalité et renforce la paix sociale.