Procureur Général : La criminalité organisée transnationale menace la sécurité mondiale et appelle à une coopération judiciaire avancée

Procureur Général : La criminalité organisée transnationale menace la sécurité mondiale et appelle à une coopération judiciaire avancée

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Le procureur général du roi près la Cour de cassation, président du parquet, Hicham Belhaj, a participé à l’ouverture des travaux d’un colloque international organisé à Rabat les 19 et 20 juin 2025, portant sur le thème de la lutte contre la criminalité organisée transnationale. Cet événement, coorganisé par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le ministère français de la Justice, a vu la présence de nombreux responsables judiciaires et de représentants d’organisations internationales et régionales.

Dans son discours d’ouverture, le président du parquet a souligné que la criminalité organisée transnationale représente une menace directe pour la sécurité et la stabilité des sociétés, car elle défie les systèmes juridiques et exploite les frontières géographiques ainsi que les avancées technologiques modernes. Il a précisé que ces organisations utilisent désormais l’intelligence artificielle et les cryptomonnaies pour dissimuler les revenus criminels, tout en profitant des zones de conflit pour financer des groupes extrémistes et injecter des fonds illicites dans l’économie.

Belhaj a fait référence à des données internationales portant sur la gravité du phénomène, notamment le rapport de l’indice mondial de la criminalité organisée de 2023, qui révèle que 83 % de la population mondiale vit dans des pays où le niveau de criminalité organisée est élevé, contre 79 % en 2021. Il a également évoqué les estimations de la Banque mondiale, qui évaluent les pertes annuelles dues à la criminalité organisée à 290 milliards de dollars, soulignant que les crimes financiers associés représentent 5 % du produit intérieur brut mondial.

Le président du parquet a affirmé que le Maroc est activement engagé dans les efforts internationaux de lutte contre la criminalité organisée, mentionnant l’adoption de la Convention de Palerme de 2000 et de ses trois protocoles comme références internationales dans ce domaine. Il a précisé que le parquet a fait de la lutte contre ce type de criminalité une priorité dans la mise en œuvre de la politique criminelle, en émettant des circulaires à l’intention des magistrats du parquet pour lutter contre les crimes de traite des êtres humains, les cybercriminalités, les drogues, la corruption financière, le blanchiment d’argent, et d’autres crimes opérant dans le cadre d’organisations criminelles transnationales.

Belhaj a également noté une augmentation des demandes de coopération judiciaire internationale, indiquant que les parquets marocains ont reçu en 2024 320 commissions rogatoires internationales en provenance de 35 pays, marquant une hausse de 23 % par rapport à 2023. Par ailleurs, les autorités judiciaires marocaines ont émis 90 demandes d’extradition vers des entités étrangères, ainsi que d’autres mesures dans le cadre de la coopération judiciaire internationale.

Il a conclu son discours en insistant sur la nécessité de renforcer la coopération internationale, de développer les cadres juridiques nationaux, et d’intensifier la formation continue des organes d’application de la loi. Selon lui, la lutte contre la criminalité organisée transnationale exige des mécanismes flexibles, des partenariats solides et un échange d’expertises entre les pays afin de faire face aux évolutions rapides dans les formes et méthodes de la criminalité.

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