Attijariwafa bank et MadfoatCom – l’alliance discrète mais décisive qui veut réinventer le paiement des factures au sud de la Méditerranée

Attijariwafa bank et MadfoatCom – l’alliance discrète mais décisive qui veut réinventer le paiement des factures au sud de la Méditerranée

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Par-delà les discours incantatoires sur la transformation numérique, certaines initiatives ont le mérite de conjuguer ambition, vision régionale et pragmatisme opérationnel. C’est le cas de l’accord stratégique scellé entre la banque marocaine Attijariwafa bank et la fintech jordanienne MadfoatCom.

L’époque est à la fluidité, à l’instantanéité, à la dématérialisation tous azimuts. Pourtant, dans de nombreuses économies africaines et arabes, le règlement d’une simple facture d’eau ou d’électricité tient encore parfois du parcours du combattant. C’est à cette inertie structurelle que s’attaquent ensemble deux acteurs que tout semblait opposer — une institution bancaire continentale solidement implantée, et une fintech née dans la mouvance technologique du Levant.

En unissant leurs forces, Attijariwafa bank et MadfoatCom entendent développer des solutions avancées de présentation et de paiement électronique des factures, à la croisée de l’innovation technologique et de l’inclusion financière. Le mot d’ordre : simplifier, sécuriser, digitaliser. Autrement dit, faire en sorte que la modernité bancaire cesse d’être un luxe réservé aux grandes métropoles ou aux clientèles aisées.

« Notre partenariat avec Attijariwafa bank marque une étape importante dans nos efforts pour élargir l’accès à des solutions de paiement intelligentes et sécurisées », a déclaré sobrement Barakat Ali Al-Shanableh, PDG de MadfoatCom Maroc, conscient des attentes que cette alliance fait naître.

Le projet, certes technique, n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un espace financier africain et arabe interconnecté, fluide et résolument tourné vers les besoins des usagers — particuliers comme entreprises. Dans un monde où les banques traditionnelles sont souvent accusées de retard ou d’inertie face aux nouveaux usages, l’initiative fait figure de démonstration par l’exemple.

Côté chiffres, Attijariwafa bank, c’est un poids lourd : plus de 21 000 collaborateurs, 12 millions de clients, et une présence affirmée dans 27 pays, de la Côte d’Ivoire à la Tunisie, en passant par la France, l’Espagne ou encore le Qatar. C’est aussi une galaxie de métiers — assurance, crédit, gestion d’actifs, intermédiation boursière — qui la positionne en acteur systémique de la finance africaine.

Face à elle, MadfoatCom, fondée par Nasser Saleh, s’est hissée en quelques années au rang de référence régionale dans le paiement digital, avec plus de 100 milliards de dollars de transactions traitées. Sa force ? Une expertise agile, une capacité d’adaptation aux réalités réglementaires les plus diverses, et une promesse claire : rendre le paiement aussi simple qu’un clic.

En ces temps où les grandes ambitions numériques se heurtent souvent à des réalités techniques ou administratives, cette alliance pourrait bien préfigurer une révolution discrète, mais salutaire, dans la vie quotidienne de millions de citoyens. Une preuve que la finance, lorsqu’elle cesse d’être un château fort et se met au service des besoins concrets, peut encore surprendre.

 

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