L’Algérie emprisonne un historien pour cinq ans en raison de son opinion… La répression de l’armée s’intensifie contre la liberté d’expression.

L’Algérie emprisonne un historien pour cinq ans en raison de son opinion… La répression de l’armée s’intensifie contre la liberté d’expression.

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Le jugement rendu aujourd’hui, jeudi, condamnant l’historien algérien Mohamed Amine Belghith à cinq ans de prison, suscite une nouvelle vague de critiques à l’encontre de la justice algérienne, alors que les accusations d’utilisation de l’appareil judiciaire pour réprimer les voix dissidentes et museler les intellectuels et chercheurs se multiplient.

Belghith, reconnu pour ses recherches académiques et son enseignement à l’université d’Alger, s’est retrouvé au cœur d’une tempête politique et médiatique suite à des déclarations télévisées dans lesquelles il mettait en doute l’existence de la culture amazighe, qualifiant la langue amazighe de « projet idéologique sioniste et français ». Bien que ces propos aient suscité la controverse, ils relèvent d’une expression d’opinion, soulevant ainsi des interrogations quant à la nature du procès et aux motivations politiques qui l’animent.

Le parquet avait annoncé l’arrestation de Belghith le 3 mai dernier, lui reprochant des actes visant à porter atteinte à l’unité nationale à travers des actions ayant pour but de s’attaquer aux symboles de la nation et de la République, ainsi que la diffusion d’un discours de haine et de discrimination. Cependant, des défenseurs des droits et des observateurs considèrent ces accusations comme vagues et de plus en plus utilisées pour régler des comptes avec des voix opposées ou en dehors de la ligne officielle.

Ce jugement coïncide avec une inquiétante augmentation du nombre de poursuites visant des journalistes, écrivains et penseurs en Algérie, ce qui reflète, selon les critiques, une tendance vers d’avantage de répression organisée, orchestrée par les instances de l’État sous la supervision de la machine militaire qui détient un pouvoir serré dans le pays.

L’augmentation de ce type de procès et la rapidité des condamnations, souvent sans garanties suffisantes d’un procès équitable, renforcent l’impression qu’il existe une volonté systématique d’étouffer toute voix qui ne s’aligne pas sur le récit officiel, que ce soit en ce qui concerne les questions d’identité, d’histoire ou de pouvoir, dans un contexte où le débat public libre et responsable fait cruellement défaut.

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