La nouvelle expérience marocaine sous le règne du roi Mohammed VI suscite un intérêt croissant dans plusieurs capitales arabes et africaines, et reçoit des éloges internationaux de plus en plus nombreux. Les modèles sociaux adoptés par le Maroc, ainsi que les choix politiques solidifiés au cours des vingt-cinq dernières années, en ont fait un exemple de référence lorsqu’il s’agit de construire un État social dans les contextes en développement. Ce parcours n’est pas le fruit de l’urgence ou des contraintes, mais bien le résultat d’une vision royale cohérente, plaçant le citoyen au cœur des politiques publiques et faisant de la justice sociale le fondement de tout projet réformiste.
Depuis l’été 1999, les grandes lignes de cette transformation ont été tracées avec l’accession au trône du roi Mohammed VI, qui a commencé à redéfinir les rôles de l’État et les limites de son intervention. Il ne s’agissait plus seulement de garantir un minimum de droits, mais de prendre l’engagement d’autonomiser le citoyen et de renforcer sa position au sein du système économique et social. Le passage d’un État providence à un État social n’a pas été formel, mais soutenu par des démarches concrètes et des projets sur le terrain.
Dans ce contexte, le lancement de l’initiative nationale pour le développement humain en 2005 a constitué une étape décisive. L’objectif n’était pas seulement de lutter contre la pauvreté et la précarité, mais d’opérer un changement profond dans la relation entre l’État et les catégories vulnérables, par le biais d’une approche participative impliquant les femmes, les jeunes et les populations des zones rurales. Cette initiative, qui a dépassé les objectifs traditionnels, est devenue une référence pour de nombreux pays africains qui ont commencé à adapter cette expérience à leurs réalités nationales.
Avec la pandémie de Covid-19, qui a révélé la fragilité des structures sociales à l’échelle mondiale, le Maroc n’a pas tardé à réagir. Dans son discours du trône de 2020, le roi Mohammed VI a annoncé un chantier de généralisation de la protection sociale. Cette décision, malgré les difficultés des contextes sanitaire et économique, a reflété une volonté politique claire de passer à une nouvelle phase de construction de l’État social. La généralisation de la couverture médicale, l’abolition du système « RAMED », le lancement d’un mécanisme unifié pour les indemnités, l’amélioration des retraites pour les catégories non structurées et la création d’un registre social unifié sont autant de mesures qui illustrent cette orientation, sous la supervision directe du roi, qui a suivi les étapes de mise en œuvre avec précision au cours de séances de travail et de conseils ministériels.
Cet engagement politique ne s’est pas tenu éloigné du terrain. Dès le début de son règne, le roi Mohammed VI a choisi un style de proximité, à travers des visites sur le terrain répétées et des interventions directes lors de crises et de catastrophes. Du tremblement de terre d’Al-Hoceïma à la tragédie de l’enfant Rayan, le roi a veillé à réagir face à l’événement, non seulement par des instructions, mais aussi par une présence humaine qui réhabilite la valeur de la solidarité au sein du système politique.
Parallèlement, le Maroc a continué à renforcer sa présence régionale et internationale dans le domaine humanitaire, en offrant une aide d’urgence à plusieurs pays, comme la Palestine, le Liban et la Turquie, et en accueillant des milliers d’étudiants provenant des pays d’Afrique subsaharienne. Cet engagement humanitaire a consolidé l’image du Maroc en tant qu’acteur fiable et partenaire responsable dans les questions de solidarité et de coopération Sud-Sud.
À l’aube de 2025, l’État social au Maroc a acquis une dimension institutionnelle et législative claire. Il ne s’agit plus d’un simple slogan, mais d’un système intégré incluant une couverture médicale généralisée, des aides financières directes, des allocations familiales, un régime de retraite élargi, une réforme des bourses, la prise en charge des enfants négligés, le développement des infrastructures d’intégration des détenus, et le renforcement du rôle de la Fondation Mohammed V pour la solidarité comme acteur de terrain clé. Ces politiques, mises en œuvre par des mécanismes de gouvernance modernes comme le registre social unifié, montrent que l’État a évolué d’une approche charitable à une logique de ciblage et d’équité.
Bien que des défis persistent, liés aux inégalités spatiales et aux difficultés de certains services publics, le Maroc a posé les bases solides pour construire un État fondé sur la solidarité, la dignité et la justice sociale. Ce changement n’a pas été aléatoire, mais le fruit d’une vision royale à long terme, qui équilibre stabilité politique et réforme sociale.
Aujourd’hui, tous les regards se tournent vers Rabat, où de nombreux pays cherchent à percer les secrets de ce modèle marocain, qui jongle entre souveraineté et réforme, proximité humaine et efficacité institutionnelle. L’expérience du roi Mohammed VI n’est plus seulement marocaine, mais s’est transformée en référence inspirante, prouvant que la construction d’un État social dans le monde arabe n’est pas une ambition théorique, mais un parcours réalisable lorsque la volonté, le leadership et la vision sont présents.