Mehdi Hijaouy ou l’art de la cavale dorée – quand l’escroc joue les exfiltrés politiques

Mehdi Hijaouy ou l’art de la cavale dorée – quand l’escroc joue les exfiltrés politiques

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Mehdi Hijaouy

Par Najiba Jalal

Voilà donc que Mehdi Hijaouy s’imagine héros. Exilé, traqué – il se dit persécuté. À l’écouter, il serait la nouvelle victime d’un règlement de comptes au sein des services marocains, tombé pour avoir trop défendu les frères Azaitar, champions de MMA proches du roi. Une sorte de Juste au milieu des coups tordus. Un homme seul contre la machine.

Sauf que cette machine, c’est lui qui l’a huilée.

Car derrière la narration proprement léchée de ses avocats parisiens – William Bourdon et Vincent Brengarth, toujours prompts à transformer un faussaire en victime d’État – se cache un autre récit : celui d’un subalterne ambitieux, sans réel grade ni aura, banni des services depuis plus d’une décennie, mais obsédé par une seule chose : exister. Mehdi Hijaouy n’a jamais été ce stratège discret qu’on fantasme. Il fut longtemps un figurant nerveux, écarté de la DGED sans gloire, mais avec une pathologie persistante : la folie des grandeurs.
Et pour exister, il lui fallait un écran. L’écran, il l’a trouvé dans la guerre numérique, dans la manipulation d’influenceurs, dans l’activation de profils hybrides, parfois journalistes ratés, parfois réfugiés sur YouTube, tous prêts à servir la soupe pourvu qu’on la paie.
En 2021, il se met en scène comme « intellectuel de l’intelligence sécuritaire », distribuant ses textes aux médias qu’il prétend aujourd’hui fuir. Puis, il orchestre sa propre chute en défendant les frères Azaitar, s’imaginant que cette prise de position ferait de lui une voix respectée. Raté. Elle l’a placé sous les projecteurs d’un système qu’il avait trahi avant même de le quitter.

Mais Hijaouy ne s’est pas arrêté là. Depuis son exil, il a supervisé une machine à discrédit, sous-traitée à des relais numériques basés entre l’Europe, le Maghreb et le Canada. Ces profils – souvent anonymes ou marginalement journalistes – ont mené des campagnes de harcèlement, de diffamation, de falsification contre des institutions marocaines, des juges, des journalistes, voire des familles entières.
Leurs armes ? Vidéos YouTube trafiquées, fuites inventées, documents manipulés, accusations grossières. Leurs slogans ? Toujours les mêmes : « makhzen », « police politique », « dictature », « DGST », « torture ». Une rhétorique huilée par les fantasmes de Hijaouy, mais exécutée par une galerie de mercenaires de la haine, qui ne croient en rien sauf en la prochaine commande.

Pendant ce temps, les faits restent têtus. Un mandat d’arrêt international a été émis en septembre 2024 contre Hijaouy pour escroquerie et facilitation d’immigration illégale. Et surtout, il a été publiquement dénoncé par Mustapha Aziz, homme d’affaires marocain bien connu, qui affirme avoir été l’une de ses victimes. Documents et témoignages d’autres victimes à l’appui, ce dernier accuse Hijaouy d’avoir monté des opérations fictives pour détourner des fonds et manipuler des investisseurs qu’il lui avait présenté lui même.
Depuis le printemps 2025, la justice marocaine agit : condamnations pour corruption, assistance à fugitif, gel des avoirs, interdictions de quitter le territoire. Des peines ont été prononcées à Salé contre plusieurs membres de la cellule, dont des agents de police et un proche gardien de spa. Les faits sont précis, les procédures avancent.

Soyons clairs : Mehdi Hijaouy n’a jamais été un opposant. Il a toujours été un opérateur opportuniste. Son loyalisme envers le roi, longtemps surjoué, n’était qu’un levier pour grimper. Et lorsqu’il a été écarté du système, il a tenté de le saboter. Pas par courage. Par frustration.
Aujourd’hui, il se rêve en figure de l’exil. Il tente de faire croire qu’il est victime d’un régime, alors qu’il est l’architecte d’un petit système d’arnaques, de manipulations et de storytelling vénéneux. Il n’est ni Snowden, ni Assange. Plutôt un petit escroc mal recyclé dans le business du chaos médiatique.

La cavale ne fait pas le dissident. Et la paranoïa fabriquée ne vaut pas l’innocence volée de ses nombreuses victimes. Mehdi Hijaouy n’est pas un danger pour le pouvoir marocain. Il est une nuisance pour la vérité.

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