Ryad Mezouar, ministre de l’Industrie et du Commerce, a affirmé que le Maroc est entré dans une nouvelle phase stratégique concernant sa position internationale, passant d’un statut de pays bénéficiaire d’aide à celui de partenaire actif et fournisseur de solutions, notamment dans le domaine de l’hydrogène vert et la valorisation des compétences marocaines.
Lors d’une rencontre tenue au résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Rabat, mercredi 16 juillet 2025, Mezouar a souligné que la mission du ministère de l’Industrie dans le dossier de l’hydrogène vert consiste à alimenter la chaîne de valeur et à contribuer à sa construction, en partenariat avec les groupes industriels et tous les acteurs concernés. Il a précisé que le « Fonds de projet » incarne ce travail collectif, en intensifiant les efforts vers la réalisation d’une intégration locale, notamment dans le secteur de l’énergie.
Le ministre a estimé que le Maroc n’est plus dans une situation d’attente de transfert de technologie ou d’aide extérieure, mais qu’il propose des solutions concrètes, s’appuyant sur ses ressources humaines qualifiées qui, selon lui, cherchent à créer de la valeur tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Mezouar a également mis en lumière les défis liés à l’exode des compétences, notamment des médecins et des ingénieurs attirés par des pays européens comme l’Allemagne. Il a révélé que le Maroc formait 1500 médecins par an, tandis que 800 compétences quittaient le pays chaque année. Il a ajouté que certaines universités allemandes embauchaient des promotions d’ingénieurs marocains avant même leur diplomation.
Pour lutter contre ce phénomène, il a indiqué que le Maroc a doublé le nombre de diplômés des facultés de médecine et multiplié par dix celui des ingénieurs, précisant que les compétences sont désormais disponibles en quantité suffisante, ce qui incite à leur valorisation locale.
Le ministre a confirmé que conserver ces talents au Maroc génère des bénéfices économiques et sociaux pour les investisseurs, mentionnant qu’un ingénieur coûtant 6500 euros par mois en Europe peut être employé au Maroc à un salaire bien inférieur (entre 1000 et 1500 euros) tout en bénéficiant d’une meilleure qualité de vie.
Mezouar a insisté sur le fait que le Maroc n’est plus seulement un marché d’investissement, mais est devenu une source de solutions et de talents recherchés par des économies souffrant d’une pénurie aiguë de compétences, affirmant que le royaume est désormais un partenaire stratégique capable de contribuer à l’échelle mondiale.