Le Maroc a décidé de suspendre l’activité commerciale à travers les postes de Sète et Melilla, un choix qui a suscité des réactions variées dans les milieux politiques et économiques espagnols, surtout en l’absence d’annonce officielle des deux côtés, tandis que le passage des voyageurs se poursuit dans le cadre de l’opération « Marhaba 2025 ».
Des sources médiatiques espagnoles qualifient cette démarche d’« unilatérale » et rapportent les inquiétudes exprimées par le président de la ville de Melilla, Juan José Imbroda, concernant la suspension de l’activité au poste frontalier de Beni Ensar, intervenue seulement six mois après sa réouverture en janvier dernier. Il a souligné que son pays avait été informé de la fermeture par un courriel, sans explications supplémentaires, ce qui pour lui démontre un manque de coordination entre les deux parties.
Imbroda relie cette décision à des tensions antérieures, rappelant la fermeture de ce même poste en 2018, et critique ce qu’il considère comme un « manque de position claire » de la part du gouvernement central à Madrid, arguant que « le Maroc contrôle effectivement le rythme de l’ouverture et de la fermeture des frontières ».
En revanche, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères espagnol a affirmé que l’accord signé avec le Maroc reste en vigueur et que la fermeture actuelle est « temporaire et liée à des arrangements circonstanciels concernant le passage des Marocains du monde pendant l’été ». Il a ajouté que « les autorités douanières des deux pays continuent de se coordonner pour faciliter le mouvement et organiser le transit des marchandises ».
Le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, a précisé devant le parlement que la réouverture des postes se fait de manière progressive, ayant facilité depuis janvier le passage de 3,5 tonnes de marchandises, considérant cela comme une étape vers une normalisation complète des échanges de biens et de personnes.
Tandis que le gouvernement affirme que les douanes sont ouvertes à tous les acteurs économiques sans exception, des entités commerciales à Ceuta et Melilla estiment que l’activité commerciale demeure limitée et ne répond pas aux attentes des acteurs locaux.
Aucune déclaration officielle n’a été émise par les autorités marocaines concernant les raisons qui sous-tendent l’arrêt des échanges commerciaux à ce stade, tandis que l’opération « Marhaba » se déroule normalement et connaît une affluence élevée au niveau des ports de passage.