Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a révélé que le Maroc enregistre chaque année environ 25 000 cas de piqûres de scorpions, dont 2 500 sont classés comme de véritables intoxications, tandis que plus de 22 500 cas sont pris en charge avec succès dans les établissements de santé. Il a également indiqué que le taux de mortalité dû à ces piqûres a chuté de 2,37 % en 1999 à 0,14 % en 2023.
Dans une allocution prononcée par le secrétaire général du ministère, Abderrahim Meziane Belkhiter, lors d’une journée d’étude organisée par le ministère, Tahraoui a précisé que le Centre marocain de lutte contre les intoxications et de pharmacovigilance enregistre chaque année environ 250 cas de morsures de serpents, avec un taux de mortalité associé qui est passé de 7,2 % en 2012 à 1,9 % en 2024.
Le ministre a signalé que 23 décès dus à des piqûres de scorpions ont été enregistrés en 2023, contre 53 en 2016, tandis que les morsures de serpents causent en moyenne 20 décès par an.
Tahraoui a affirmé que le royaume fournit le sérum « Inoserp MENA », un antidote contre le venin de serpent, distribué chaque année dans les régions à haut risque. En ce qui concerne les piqûres de scorpions, il a précisé que le sérum a été retiré du protocole de traitement national en raison de son inefficacité et de sa possibilité de causer des complications graves telles que des chocs allergiques.
Le ministre a souligné que la stratégie nationale de lutte contre les intoxications, lancée en 1999 et renforcée en 2013, a produit des résultats tangibles, notamment en matière de réduction des taux de mortalité, grâce à une approche multifacette incluant la sensibilisation, l’amélioration de la prise en charge médicale, la formation du personnel de santé, ainsi que la fourniture de sérums et de matériel médical, sans oublier la distribution de kits de traitement spécifiques pour les piqûres de scorpions.
En ce qui concerne la biodiversité, Tahraoui a indiqué que le Maroc abrite environ 30 espèces de serpents, dont 8 sont toxiques et dangereuses, appartenant aux catégories « cobra » et « vipères », y compris la vipère cornue, la vipère de Mauritanie, et la vipère cistude. En outre, environ 50 espèces de scorpions ont été identifiées, dont 20 sont venimeuses.
Dans le cadre des mesures préventives, le ministère a annoncé l’acquisition de plus de 1 200 unités de traitement spéciales pour les piqûres de scorpions, ainsi que de 600 doses de sérum contre le venin de serpent, distribuées dans diverses régions et hôpitaux universitaires, dans le cadre d’un plan d’action préventif face à ces intoxications.
Tahraoui a informé que les cas d’intoxication se concentrent particulièrement dans les régions de Marrakech-Safi, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet, et Casablanca-Settat. De plus, les enfants de moins de 15 ans sont la catégorie la plus exposée aux décès en raison de leur petite taille et leur faible résistance aux toxines.
Il a noté que 40 % des piqûres de scorpions se produisent à l’intérieur des maisons, ciblant principalement les mains (50 %) et les pieds (45 %), tandis que la plupart des morsures de serpents sont liées à des activités agricoles, touchant les hommes à 59 %, particulièrement entre avril et septembre.
Tahraoui a souligné l’importance de la formation continue pour le personnel médical, mentionnant que le ministère organise des sessions de formation pour renforcer leurs capacités à évaluer et à prendre en charge les cas d’intoxication selon leur degré de gravité. Un système de permanence médicale a également été mis en place, supervisé par des spécialistes en toxicologie, afin de guider les cas et garantir une intervention rapide et efficace.
Le ministre a conclu en affirmant que le ministère poursuivra ses efforts pour réduire le taux de mortalité et atteindre l’objectif de « zéro décès », malgré les défis liés à l’accès difficile aux services de santé dans certaines régions et à la persistance de pratiques traditionnelles inefficaces.
