Trains en retard à l’ère de la vitesse : quand le directeur général rejoindra-t-il le train du développement ?

Trains en retard à l’ère de la vitesse : quand le directeur général rejoindra-t-il le train du développement ?

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Dans une époque où les pays s’efforcent de développer des systèmes de transport rapides et intelligents, le voyageur marocain doit faire face quotidiennement à des retards chroniques, ainsi qu’à un désordre organisationnel qui ne correspond pas à l’image que promeut l’Office national des chemins de fer. Entre les retards inattendus, les annulations non annoncées et l’absence totale de communication efficace avec les passagers, les scènes de confusion se répètent sans solutions concrètes ou reconnaissance officielle de l’ampleur des dysfonctionnements.

Les trains accusent des retards sans préavis, et parfois les trajets sont annulés à la dernière minute, sans que la direction daigne fournir une explication claire ou une alternative respectueuse. Les passagers se retrouvent sur les quais, attendant un train qui pourrait ne jamais arriver, ou se voient contraints de monter dans des wagons déjà surchargés, dans une situation qui ne reflète ni organisation ni efficacité minimales. Cela se passe sur le trajet Rabat–Casablanca–Kénitra, le plus fréquenté du pays, qui devrait être l’enseigne de la qualité du service public.

Cette situation met en lumière des déséquilibres profonds dans la gestion, dépassant les problèmes techniques pour toucher à une absence de culture de communication et à un mépris total des droits des passagers. Il n’y a ni notifications instantanées en cas de retard, ni système de compensation clair, ni reconnaissance des erreurs, comme si le citoyen était contraint d’accepter la situation sans protester.

L’Office national des chemins de fer promeut souvent ses réalisations en matière d’infrastructure, de lignes à grande vitesse comme le TGV, et de nouvelles stations aux normes internationales. Toutefois, ces investissements perdent de leur valeur quand l’établissement ne parvient pas à garantir un service fiable pour les trajets quotidiens, qui constituent le véritable nerf de l’économie, de l’éducation et du travail. Quelle est l’utilité d’un train rapide reliant Tanger à Casablanca, si les trains qui déplacent les citoyens entre les grandes villes du centre arrivent quotidiennement en retard et sont annulés sans préavis ?

Le problème ne réside pas dans les conditions météorologiques ou les pannes imprévues, mais plutôt dans l’absence de responsabilité et de planification adéquate. La gestion fonctionne avec une mentalité monopolistique, sans s’adapter aux évolutions d’une société qui exige des services en retour de son investissement, et qui tient pour responsable quiconque ne respectant pas l’engagement d’ordre et de transparence. Le citoyen ne demande pas des miracles ; il souhaite simplement que son temps soit respecté, d’être informé en temps utile, et de disposer d’alternatives respectant sa dignité.

Dans un pays qui mise sur la transition énergétique et le progrès numérique, un tel niveau de désorganisation dans un service vital ne peut être toléré. La réforme ne passe pas uniquement par des contrats et des bâtiments modernes, mais nécessite également un changement de mentalités, mettant le client au centre des préoccupations, et tenant responsables les responsables de tout manquement.

Rabii Khlaï, en tant que principal dirigeant de cette institution, est appelé à réévaluer les priorités. Le succès de l’expérience marocaine en matière de chemins de fer ne se mesure pas aux performances du TGV, mais à la capacité du train classique d’arriver à l’heure. Quand le retard devient la norme et que la transparence fait défaut, le train n’est plus un moyen de transport, mais une source de stress quotidien pour les voyageurs.

Les Marocains n’exigent pas grand-chose, juste des trains qui arrivent à l’heure, des informations précises en cas d’urgence, et un traitement adéquat pour un citoyen qui paie son billet et mérite un service public qui respecte son intelligence et son temps. Jusqu’à ce que cela soit réalisé, la question demeurera : quand l’Office national des chemins de fer, sous la direction de Rabii Khlaï, rejoindra-t-il le train du développement ?

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