Le Conseil des comptes examine les irrégularités dans les collectivités de la région de Rabat-Salé-Kénitra en raison des employés fantômes
Les juges des chambres régionales des comptes de la région de Rabat-Salé-Kénitra ont entamé un audit approfondi concernant les dossiers des « employés fantômes », suite à des informations concernant l’absorption par cette catégorie d’un part considérable des budgets des conseils élus. Des suspicions de recrutements douteux liés au favoritisme et à la népotisme politique ont émergé, indiquant que la province de Kénitra est l’une des plus concernées par ces enquêtes.
Selon des sources bien informées, les opérations de contrôle ont touché des conseils communaux, des arrondissements et des conseils provinciaux. Les juges examinent la façon dont les fonds publics sont dépensés pour des employés n’exerçant pas de fonctions effectives et ouvrent des dossiers relatifs aux deux mandats, actuel et précédent, pour vérifier la légalité des recrutements, en particulier dans les collectivités de la province de Kénitra.
Les missions d’inspection ont été lancées suite à des correspondances officielles de présidents de chambres régionales des comptes adressées aux conseils élus, s’appuyant sur la loi n° 62-99 relative à la charte des institutions financières et au programme du Conseil supérieur des comptes, avec la formation de commissions de contrôle pour accéder aux documents et aux registres concernés.
Les investigations se sont également étendues aux dossiers de promotion, de formation, aux registres de présence, aux conseils disciplinaires et aux litiges du travail, en plus des dossiers des employés mis à disposition. Les sources ont confirmé que les juges ont examiné des rapports provinciaux attestant de l’envahissement des services collectifs par des employés fantômes dont l’engagement avait pour but de gagner des allégeances politiques, incluant des cas notables à Kénitra.
Les enquêtes ont également révélé l’implication de certains présidents de conseils dans l’embauche de « travailleurs temporaires » pour de longues périodes, en violation de la loi et des directives du Ministère de l’Intérieur, ce qui a eu un impact négatif sur la gestion des services essentiels dans les collectivités, y compris les services vitaux dans plusieurs communes de la province de Kénitra.