Le gouvernement espagnol s’oriente vers l’adoption d’une nouvelle loi visant à mettre un terme à la loi sur le secret d’État en vigueur depuis 1968, ce qui ouvrira la voie à la déclassification de milliers de documents historiques, y compris des dossiers liés à la fin de la colonisation du Sahara marocain et aux coulisses du retrait de l’Espagne de cette région.
Les documents qui seront bientôt révélés contiendront des détails précis sur la marche verte organisée par le royaume du Maroc en 1975 pour récupérer ses territoires du sud, ainsi que des informations relatives aux communications et aux positions régionales et internationales entourant cet événement crucial.
L’initiative législative, portée par le gouvernement de coalition dirigé par Pedro Sánchez, permettra aux historiens et chercheurs d’accéder à des documents qui ont longtemps été tenus secrets, ce qui pourrait redéfinir de nombreuses narrations sur une période charnière de l’histoire du Maroc et de la région.
À Rabat, des observateurs considèrent cette démarche comme un gain souverain et moral majeur, renforçant la narration officielle marocaine concernant la légitimité de la marche verte, tout en révélant des complicités régionales et internationales ayant alimenté le conflit créé autour du Sahara marocain.
Il est également anticipé que la diplomatie marocaine utilisera ces nouvelles révélations pour consolider son dossier sur la scène internationale, mettant en lumière le caractère pacifique de la marche ayant entraîné la mobilisation de centaines de milliers de citoyens marocains, marquant un instant de solidarité nationale.
Des acteurs marocains estiment que la déclassification de ces documents constitue non seulement une opportunité pour rectifier la narration historique, mais aussi un outil stratégique dans le cadre de la lutte politique et médiatique menée par le royaume pour défendre son intégrité territoriale.