Le Conseil supérieur des comptes, dans son rapport sur l’exécution de la loi de finances pour l’année 2023, a révélé une amélioration notable du déficit budgétaire, qui a chuté à 64,2 milliards de dirhams (4,4 % du produit intérieur brut) par rapport à 5,4 % en 2022. Cette amélioration est attribuée à l’augmentation des recettes fiscales et non fiscales, à la réalisation d’un excédent dans les comptes spéciaux, ainsi qu’à la mobilisation de financements innovants d’un montant de 25,4 milliards de dirhams.
Bien que la dette de l’État ait augmenté pour atteindre plus de 1 016 milliards de dirhams, soit une hausse de 7,5 %, le ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut a diminué, passant de 71,6 % à 69,5 %. La dette intérieure représente 75 % de la structure de la dette, ce qui reflète une concentration des politiques de financement sur le marché national.
Les ressources ordinaires du budget ont atteint 338,3 milliards de dirhams, en hausse de 10 % par rapport à 2022, dépassant les prévisions de la loi de finances de 14 %. Des augmentations ont été observées dans les impôts directs et indirects, ainsi que dans les droits d’enregistrement et de timbre, qui ont enregistré une forte hausse de 24,8 %. Les revenus non fiscaux ont également augmenté pour s’établir à 63,4 milliards de dirhams.
Les crédits finaux de dépenses se sont élevés à 547,8 milliards de dirhams, dont une grande partie a été dédiée au soutien du pouvoir d’achat et au financement de projets vitaux tels que l’eau, l’électricité et le tourisme. Les dépenses effectivement réalisées ont atteint 532,9 milliards de dirhams, dont 119,2 milliards de dirhams pour l’investissement (+24,1 %). Cependant, le taux d’exécution de l’investissement est resté limité à 82,5 % en raison de difficultés techniques et de gestion dans certains secteurs.
Le rapport a souligné des insuffisances dans l’exécution des stratégies d’efficacité des performances, une faiblesse du contrôle interne, ainsi qu’un investissement limité dans les établissements publics gérés de manière autonome (24 % seulement des crédits).
Le Conseil a recommandé au gouvernement d’améliorer la précision des prévisions de recettes, de reconsidérer les dépenses fiscales, de réduire les comptes spéciaux, et d’améliorer la gestion des investissements à travers une stratégie nationale et un système d’information efficace pour suivre les projets.