Une publication argentine met en lumière la richesse de l’art de la tbourida au Maroc.
Dans un article publié hier, vendredi, le journal « La Nación » présente la tbourida, un art équestre qui allie traditions, spiritualité et héritage militaire, comme l’une des formes folkloriques les plus emblématiques du Maroc. L’auteur, Enrique Villegas, dans son article intitulé « La tbourida, un art équestre qui embrase l’esprit du Maroc », souligne que « les bruits des coups de feu dans le ciel marocain ne signalent pas une guerre, mais le début de la célébration de la tbourida, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. »
Le journaliste précise que cet art ancestral est présent lors de toutes les saisons et dans la plupart des festivals organisés dans les villes et villages du royaume. Il met en avant le cheval, « le héros principal de la tbourida », qui occupe une place centrale empreinte de significations symboliques profondes dans l’Islam, sa noblesse et sa mention dans le Coran lui conférant une dimension spirituelle et historique.
Il ajoute que la tbourida réinvente une ancienne tactique de combat, illustrée par des groupes de cavaliers qui s’élancent rapidement en simulant une attaque, puis tirent des coups de feu simultanément dans les airs avant de se retirer avec une précision remarquable.
Cette manœuvre, employée autrefois à des fins militaires, s’est transformée en une exhibition honorifique. Le peintre Eugène Delacroix l’a également immortalisée au XIXe siècle.
Aujourd’hui, cet art représente, selon le journal, « une compétition entre les équipes appelées ‘sarbats’ qui rivalisent en harmonie, élégance et magnificence. » En ce qui concerne le déroulement du spectacle, le journal écrit : « Dans une vaste arène sableuse, les chevaux filent à toute vitesse sur des centaines de mètres, entraînés par l’enthousiasme de leurs cavaliers. Chaque sarbat compte entre 15 et 25 participants, en nombre impair, avec le chef au centre. Les cavaliers sont vêtus de caftans, turbans et babouches, tandis que leurs chevaux sont ornés de ceintures décorées. »
Le clou du spectacle se présente par « le tir du baroud », ce coup final tiré vers le ciel qui produit une explosion assourdissante, accueillie par les acclamations et les applaudissements du public. C’est un moment de joie collective, désigné également sous le nom de « fantasia », qui dépasse le simple spectacle pour affirmer l’identité et la fierté, ravivant ainsi, à chaque représentation, l’esprit marocain.
Les quinze photos accompagnant l’article de « La Nación » capturent ce moment précis de tir des fusils, traduisant notamment les expressions déterminées et concentrées des cavaliers, ainsi que l’enthousiasme des chevaux et le nécessaire discipline et maîtrise pour atteindre la perfection dans cette scène collective de tir de « baroud ».
D’autres images mettent en avant la dimension universelle et intergénérationnelle de l’art de la tbourida, à travers des cavalières vêtues de rouge ou de blanc, montant avec assurance leurs chevaux et participant aux mêmes événements que leurs homologues masculins. Leur présence émotive, pleine de fierté et de détermination, témoigne de l’évolution de cette tradition ancestrale, qui allie héritage et aspirations contemporaines.
Le moment final, « le tir du baroud », évoque une explosion sonore suivie des acclamations du public. Les images publiées traduisent un instant de communion où s’entremêlent identité, fierté et loyauté, affirmant ainsi la place de la tbourida comme l’un des piliers vivants du patrimoine marocain.