Benkirane revient à Kénitra au cœur d’une tempête de critiques et d’accusations de faillite politique et de développement.
Le Parti de la justice et du développement se prépare à organiser un festival discursif le dimanche 21 septembre 2025 à la salle Lachini, à partir de 16 heures. L’événement sera dirigé par le secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, sous le slogan « Le choix démocratique, les enjeux de la dignité, le développement social et la lutte contre la corruption ».
Cette initiative a suscité un large débat sur les réseaux sociaux, où de nombreux commentateurs la qualifient de « tentative électorale ratée », dans le contexte de la forte débâcle du parti lors des élections de 2021 à Kénitra, où il a perdu près de 90 % de ses voix, malgré ses dix années de gestion d’une commune marquées par une période de « blocage du développement ».
Les critiques ne se limitent pas à la sphère virtuelle, mais s’étendent également aux acteurs locaux. Monir Jaira, président de la fédération régionale des associations unies, a jugé que le retour de Benkirane dans la ville était « indésirable », soulignant que le parti a laissé derrière lui des problèmes accumulés liés aux transports, à la propreté, à la dégradation des services de santé et à la détérioration de l’équipe sportive locale. Il a également évoqué l’infiltration des lobbyistes de l’immobilier dans la forêt, le seul espace vert accessible aux classes populaires.
De son côté, Ahmed Bahnaik, conseiller municipal, secrétaire du conseil de la commune de Kénitra et membre du bureau politique du Parti de l’Entraide, n’a pas hésité à affirmer que Benkirane « a cessé d’exister sur le plan politique depuis la suppression du Fonds de compensation », considérant qu’il a abandonné les Marocains face à des hausses de prix accablantes, alors que tous les gouvernements précédents évitaient même d’aborder cette question. Il a précisé que « cette décision seule suffit à faire porter à Benkirane la responsabilité principale des souffrances des familles marocaines avec la cherté de la vie ».
Bahnaik a ajouté que « plutôt que d’organiser des festivals discursifs, il serait plus approprié que Benkirane fasse face à la colère populaire causée par les crises qu’il a engendrées », tout en soulignant que le parti fait face à « une fracture interne entre son aile politique et son aile doctrinale », ce qui impactera négativement toute tentative de récupérer son influence au sein de la ville.