Le Premier ministre français François Bayrou a présenté sa démission au président Emmanuel Macron, mardi, après la chute de son gouvernement à la suite d’un vote parlementaire écrasant. Cette situation plonge le pays dans une nouvelle crise politique et financière, tout en affaiblissant la position du président. Macron devrait nommer un nouveau Premier ministre dans les jours à venir, dans un contexte de parlement divisé entre la gauche, l’extrême droite et le centre.
La presse internationale a exprimé sa stupéfaction face à ces développements : le New York Times a décrit la France comme vivant une « situation chronique d’instabilité », tandis que le Financial Times a alerté sur une « crise qui pourrait atteindre les marchés et la rue ». De son côté, le Süddeutsche Zeitung a averti d’un « grand immobilisme », alors qu’El País a souligné la nécessité de trouver rapidement une solution face aux défis financiers.
Les principaux partis politiques maintiennent leurs positions : l’extrême droite appelle à des élections anticipées, la gauche radicale demande la démission du président, et le parti socialiste estime être le plus légitime à diriger le gouvernement après avoir dominé les élections. En revanche, Macron cherche à élargir sa coalition centriste et à envisager un accord avec les socialistes, tout en évoquant des noms de ministres de premier plan pour succéder à Bayrou.
La crise budgétaire était au cœur du vote contre le gouvernement, le projet de loi prévoyant une réduction de 44 milliards d’euros d’ici 2026, dans le but de réduire une dette qui atteint 114 % du PIB, alors que le coût de l’emprunt a grimpé à 3,47 %. Les regards sont aussi tournés vers l’agence Fitch qui se prononcera vendredi sur la note de crédit du pays.
Parallèlement, la France se prépare à de vastes mouvements sociaux, avec des appels à des grèves et des manifestations à partir de mercredi sous le slogan « paralysons tout », et avec la participation de plusieurs syndicats. Le ministère de l’Intérieur a annoncé le déploiement de 80 000 agents de sécurité, tandis que la direction de l’aviation civile a prévu des perturbations dans tous les aéroports. Cela se déroule alors que la popularité de Macron est tombée à son niveau le plus bas depuis 2017.