L’augmentation des importations de voitures particulières exerce une pression sur la balance commerciale et révèle des évolutions dans les habitudes de consommation au Maroc.

L’augmentation des importations de voitures particulières exerce une pression sur la balance commerciale et révèle des évolutions dans les habitudes de consommation au Maroc.

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Au cours des sept premiers mois de l’année en cours, les dépenses des Marocains pour l’importation de voitures particulières et de leurs accessoires ont dépassé 40,525 milliards de dirhams, se répartissant entre 20,8 milliards de dirhams pour l’acquisition de voitures et 19,7 milliards de dirhams pour les accessoires et équipements associés.

Selon le Bureau des changes dans sa publication spéciale de juillet 2025, les chiffres montrent une stabilité des dépenses d’importation des accessoires automobiles par rapport à la même période en 2024, où elles s’élevaient à 19,2 milliards de dirhams. En revanche, les dépenses d’achat de voitures particulières ont connu une hausse notable de plus de 6 milliards de dirhams, passant d’environ 14,8 milliards de dirhams en juillet de l’année dernière.

Cette augmentation significative des importations de voitures particulières exerce une pression directe sur le bilan commercial et contribue à l’épuisement des réserves de devises du royaume, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur la capacité de financement de l’État, surtout en période de fluctuations des prix des devises et de conjoncture économique mondiale instable.

Ce phénomène peut être expliqué par plusieurs facteurs principaux, parmi lesquels une diminution de la confiance des consommateurs dans le marché national des voitures d’occasion et un manque de diversité de l’offre locale. Le marché automobile, qu’il s’agisse de véhicules neufs ou d’occasion, est en proie à une crise prolongée, liée aux chaînes d’approvisionnement, à la flambée des prix des voitures et à l’insuffisance de l’offre dans le marché national, poussant ainsi les consommateurs à importer des voitures électriques et hybrides, en particulier d’Europe et de Chine. En outre, les concessionnaires automobiles se tournent vers l’importation directe après l’assouplissement ou l’ajustement de certaines restrictions douanières, dans un contexte où la diversité, la puissance et les prix de l’offre étrangère suscitent toujours l’intérêt des consommateurs marocains.

La situation actuelle indique que cette augmentation pourrait entraîner une hausse de la demande en devises étrangères, étant donné que l’importation de voitures se fait en dollars ou en euros, aggravant ainsi le déficit du bilan commercial tout en affaiblissant le dirham face aux principales devises, ce qui se répercuterait sur les prix des produits importés dans leur ensemble.

De plus, cela affaiblit les efforts de développement du marché automobile national, car les entreprises automobiles locales pourraient avoir du mal à rivaliser avec les biens importés, surtout face à l’engouement croissant pour des marques étrangères haut de gamme ou électriques. Par ailleurs, l’augmentation des importations de voitures reflète également un changement dans le modèle de consommation d’une partie de la population, se dirigeant vers l’acquisition de biens à forte valeur, ce qui accroît la demande de consommation non productive, tout en générant peu de valeur ajoutée locale, approfondissant ainsi l’écart entre la consommation intérieure et la production nationale.

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