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Le géant américain Nvidia est à nouveau au cœur des tensions commerciales entre Pékin et Washington. La Commission chinoise de la concurrence a annoncé, lundi, qu’une enquête préliminaire avait conclu à une violation de la loi antitrust de la part de l’entreprise, sans toutefois préciser la nature des pratiques en question.
Cette annonce intervient à un moment sensible, coïncidant avec les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine à Madrid, où les semi-conducteurs représentent l’un des principaux points de discorde. Le secrétaire du Trésor américain, Steven Mnuchin, a qualifié ce timing de « malheureux », tandis que des experts estiment que Pékin cherche à renforcer sa position de négociation à travers cette démarche.
Les analystes considèrent que cette enquête constitue une réponse directe aux pressions américaines, notamment après que l’administration Trump a ajouté 23 nouvelles entreprises chinoises sur la liste noire. « C’est un avertissement de la part de la Chine : si les restrictions américaines sur les exportations persistent, des conséquences suivront et les entreprises américaines en pâtiront », affirme le spécialiste Zengyuan Bo, du bureau de « Plenum ».
Cette situation complique la position de Nvidia sur le marché chinois, le deuxième marché mondial, où le directeur général Jensen Huang tente de maintenir sa part de marché malgré les restrictions américaines croissantes sur la fourniture de puces avancées à Pékin.
Bien qu’il n’y ait pas de détails précis de la part des autorités chinoises, la simple mention d’une violation potentielle a suffi à influencer les actions de la société, qui ont chuté de 2,1 % avant l’ouverture des marchés, lundi.
Cette affaire met en lumière le chevauchement entre l’économie et la compétition géopolitique, où Nvidia, leader dans les processeurs graphiques et l’intelligence artificielle, s’est transformée en un atout clé dans la lutte pour la domination technologique entre les deux grandes puissances.