La Initiative Imaal pour le climat et le développement, premier think tank en Afrique du Nord spécialisé dans les questions climatiques, a présenté hier jeudi 30 octobre 2025 à Rabat un nouveau rapport qui met en lumière les grandes opportunités offertes par les systèmes d’énergie renouvelable décentralisée au Maroc (SERD).
Le rapport souligne que la croissance de la population, la croissance économique et l’amélioration des niveaux de vie entraînent une augmentation continue de la demande énergétique, alors même que le Maroc reste dépendant des énergies fossiles importées, coûteuses et émettrices de carbone, ce qui rend le développement de solutions énergétiques renouvelables un choix stratégique. Cette vision s’inscrit dans le cadre du nouveau modèle de développement et des engagements du Royaume à tripler sa capacité installée en énergies renouvelables d’ici 2030.
Le rapport indique que les systèmes décentralisés d’énergie, en particulier l’énergie solaire sur les toits équipée de systèmes de stockage et soutenant la mobilité électrique, peuvent constituer un moteur principal pour renforcer la résilience du système énergétique national et améliorer sa compétitivité, tout en étant un outil essentiel pour atteindre les objectifs de 2030 et 2050.
Selon les données de la Haut-Commissariat au plan, le rapport estime que les potentiels de production électrique pourraient atteindre 66,8 térawattheures d’ici 2035, soit une capacité installée de 28,58 gigawatts, représentant un marché de plus de 31 milliards de dollars et contribuant à éviter l’émission de près de 48 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Même dans un scénario plus prudent, la production pourrait atteindre 20 térawattheures avec une capacité installée de 8,5 gigawatts, générant des opportunités économiques d’environ 9,3 milliards de dollars.
Le rapport aborde également les perspectives de développement de la mobilité électrique, en indiquant que le Maroc pourrait compter environ 2,5 millions de véhicules électriques d’ici 2035, selon la stratégie de neutralité carbone 2050, correspondant à 91 % de la demande nationale en électricité, ce qui renforcerait la flexibilité du réseau électrique grâce à des technologies de « véhicule à réseau » (V2G).
Le rapport indique que la généralisation des systèmes décentralisés d’énergie renouvelable pourrait créer plus de 43 000 emplois directs et indirects dans diverses régions du Royaume et contribuer à renforcer l’équité territoriale et la solidarité énergétique.
Pour réaliser cette transition, l’Initiative Imaal appelle à adapter le cadre institutionnel et réglementaire pour intégrer la production décentralisée dans la stratégie énergétique nationale, à travers l’investissement dans les réseaux intelligents, l’adoption de tarifications dynamiques pour la gestion de la demande, et la mise en œuvre de la loi 82-21 sur l’autoproduction à partir de 2026. Elle recommande également d’intégrer des normes nouvelles dans la construction, de créer un fonds national de soutien aux systèmes décentralisés au profit des ménages et des petites et moyennes entreprises, et d’accélérer le déploiement de la mobilité électrique via la plateforme « V2X Maroc », tout en renforçant la gouvernance, les normes et la coordination entre les institutions.
L’Initiative Imaal envisage de présenter les conclusions et recommandations du rapport dans plusieurs régions du Royaume, en partenariat avec l’alliance marocaine pour le climat et le développement durable et divers acteurs de la société civile, dans une démarche participative visant à soutenir la transition énergétique durable au Maroc.
  


 
             
                 
                            





 
							                         
							                         
							                         
							                         
							                        