Festival de Fès de la culture soufie : un dialogue artistique entre le Maroc et l’Espagne lors de la soirée d’ouverture

Festival de Fès de la culture soufie : un dialogue artistique entre le Maroc et l’Espagne lors de la soirée d’ouverture

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Le public de la 17e édition du Festival de Fès de la culture soufie et de la sagesse du monde a vécu, samedi dernier, au Bab al-Makina, l’un des espaces emblématiques de la capitale spirituelle du Maroc, un concert d’ouverture exceptionnel intitulé « Al-Hadra ». Ce dernier a mêlé flamenco soufi, musique andalouse arabe et poésie soufie inspirée des vers d’Ibn Arabi.

Les talents se sont unis autour du groupe espagnol dirigé par l’artiste Koro Piña, du chanteur marocain Nour Eddine El Tahiri, ainsi que de la jeune artiste marocaine Nahila Al Qalaï, offrant au public un voyage musical enchanteur alliant les rythmes andalous et les textes soufis.

Cette fusion artistique entre trois voix remarquables, soutenues par leurs orchestres respectifs, a électrisé l’audience et mis en lumière le pouvoir de la musique comme voie de transcendance spirituelle et d’élévation humaine.

Koro Piña, l’une des figures majeures du flamenco contemporain (né en 1974 à Carthagène), a enflammé le concert avec une touche particulière grâce à sa performance émotive. Son spectacle s’est inspiré des poèmes d’Ibn Arabi de Murcie, reflétant dans son premier album « Entre l’humain et le divin » cette rencontre entre le sacré et l’affectif.

Cette œuvre artistique a été spécialement conçue pour l’ouverture de cette édition, avec la participation de musiciens de renom tels que Pablo Bariñuevo (guitare flamenco), Rocío Pinar (violoncelle) et Alejandro Solano (percussions). Selon Piña, le projet incarne une idée simple mais profonde : la musique représente « une langue universelle pour les émotions et les sensations ».

Pour sa part, Nour Eddine El Tahiri, chanteur soufi et musicien andalou, a captivé l’audience avec sa voix puissante et rythmique, marquant une présence distincte lors de cette soirée qui a célébré le dialogue culturel entre les deux rives.

Sa passion pour le chant spirituel et la louange remonte à son enfance, lorsqu’il a appris le Saint Coran aux côtés du cheikh Maki Benkiran, avant d’évoluer dans l’art du samâa et de la louange au sein des grandes zawiyas de Fès. Il a également fondé deux associations pour préserver ce patrimoine et le transmettre aux générations futures, tout en poursuivant sa formation en musique andalouse avec l’orchestre du défunt Haj Abdelkrim Raïs, puis avec le groupe de Mohamed Brioul.

La jeune artiste marocaine Nahila Al Qalaï a également apporté une touche spéciale au concert avec sa voix délicate et son interprétation sensible. Le public l’a découverte pour la première fois à travers un programme arabe de détection de talents, avant qu’elle ne s’affirme comme l’une des voix prometteuses du Maroc grâce à sa sensibilité et son style unique sur scène.

Dans une déclaration à la presse, Koro Piña a exprimé sa fierté de participer à l’ouverture du Festival de Fès de la culture soufie, le qualifiant de « rendez-vous incontournable pour le dialogue entre les cultures et le partage des valeurs spirituelles ».

De son côté, l’artiste Nahila Al Qalaï a fait part de sa fierté de participer à cet événement aux côtés de grandes figures, estimant que le Festival de Fès constitue une plateforme importante pour la promotion du patrimoine marocain et son ouverture aux cultures du monde.

Cette édition, organisée par l’Association du Festival de Fès de la culture soufie, vise à sensibiliser le public marocain à la richesse du soufisme d’un point de vue artistique, intellectuel et spirituel, et à créer un espace de dialogue et de rencontre entre les différentes traditions spirituelles du monde.

D’un point de vue artistique, le programme du festival comprend une série de concerts et de rituels spirituels mettant en avant la diversité des traditions soufies dans le monde, dont un concert d’ouverture intitulé « Al-Hadra » avec la participation de Nour Eddine El Tahiri et Koro Piña (Maroc/Espagne). Le public pourra également rencontrer le 20 octobre l’artiste Sinee Kamara (Sénégal).

Par ailleurs, les autres soirées offriront des performances de « Qawwali » indien avec Anwar Sabri (19 octobre), ainsi que des spectacles des rites kadhiriyah (20 octobre), sharqiyah (21 octobre), et sufi (23 octobre), sans oublier un hommage aux grands maîtres de la musique andalouse avec Mohamed Brioul, Marwan Hajji et Nour Eddine El Tahiri (22 octobre).

Le parc Jnan al-Sabil accueillera, le 22 octobre, un concert du groupe « Capilla de Minstreles » avec la participation de l’artiste Françoise Atlan et Carles Magraner, suivi d’un spectacle intitulé « Fès, patrimoine mondial : Grands maîtres de la musique andalouse ». Un concert dédié au compositeur Niccolò Paganini se tiendra le 23 octobre, sous la direction de l’artiste Federico Guglielmo, en partenariat avec la fondation « Doltci ».

Le 24 octobre sera présentée une comédie musicale intitulée « Graines et ponts : le hoopoe et les douze oiseaux », tandis que la clôture du festival le 25 octobre se fera par une soirée artistique baptisée « La passion du héraut », en hommage à l’un des plus grands poètes soufis.

Le programme inclut également des soirées poétiques et des rencontres intellectuelles sur les liens entre la culture soufie et les enjeux contemporains, tels que l’écologie, la paix intérieure et la coexistence.

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